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Enquête

Des sites web plus commerciaux que pédagogiques

Enquête | publié le : 02.11.2004 | L. G.

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Des sites web plus commerciaux que pédagogiques

Crédit photo L. G.

Les organismes de formation qui ont un site Internet l'utilisent davantage pour la présentation commerciale de leurs offres que pour le développement de nouvelles pratiques pédagogiques, note une étude du Centre Inffo, de la Fédération de la formation professionnelle et de A3Formation.

«Je vends par Internet, mais je ne forme pas par Internet. » Voilà synthétisées les pratiques Internet des organismes de formation, qui ressortent d'une étude, réalisée en mai dernier, par le Centre Inffo, la Fédération de la formation professionnelle et A3Formation, site Internet de recherche de prestations en formation professionnelle. Deux cents organismes de formation, de toutes tailles, secteurs et régions, ont répondu à cette étude portant sur l'utilisation de leur site web.

Si près des deux tiers (65 %) des centres de formation présentent leur catalogue de formations interentreprises sur leur site, 45 % des organismes interrogés pensent que la part d'Internet pour générer des contacts commerciaux utiles est faible aujourd'hui, contre 37 % qui la jugent moyenne et 18 %, forte.

Recherche d'informations

Aussi, seuls 40 % d'entre eux déclarent tirer réellement parti du web dans leur démarche commerciale. Ils s'appuient sur ce média pour permettre, notamment, une recherche multicritère pour accéder au stage souhaité (40 %) ; une mise à jour des dates de programmation de moins de trois mois (50 %) ; une possibilité de se préinscrire à un stage sur le site (38 %) et la fourniture de contenu sur les métiers, les pratiques pédagogiques ou le marché (38 %).

Le rôle commercial d'Internet devrait, de toute évidence, se développer, car 67 % des centres de formation pensent qu'il sera effectif dans le futur, « moyennement » pour 45 % d'entre eux, mais « fortement » pour 22 %.

Marges de progrès

« Les centres de formation qui appréhendent, aujourd'hui, positivement l'évolution future des apports du web sont, évidemment, ceux qui ont investi le plus sur leur site », commentent les auteurs de l'étude. De plus, ces prestataires de formation, qui utilisent leur site Internet de façon dynamique et structurée, afin de communiquer sur leur offre de formation, estiment avoir encore des marges de progrès pour tirer le meilleur parti de ce média.

Parmi celles-ci, ils citent : une plus grande simplicité d'accès à l'information, en remplaçant le catalogue papier sous version PDF par une véritable base de données dans laquelle un moteur de recherche facilite les requêtes des usagers ; l'animation de leur site pour attirer et fidéliser l'internaute via un véritable contenu éditorial, afin de mettre à jour régulièrement les programmations de stages, et pour mener une politique commerciale événementielle.

Ils citent, également, la mise en avant des «points de contact» avec l'internaute (coordonnées présentes sur toutes les pages, formulaires de demande d'informations ou de préinscription, inscription à une newsletter...) et le référencement du contenu du site sur les grands moteurs de recherche.

Manque de ressources internes

A l'inverse, parmi les arguments des organismes qui résistent à l'utilisation commerciale d'Internet figurent, entre autres, le manque de ressources internes pour disposer d'un site performant et l'actualiser régulièrement ; le positionnement des organismes de formation hyper-spécialisés qui ont déjà une réputation bien établie et n'estiment pas que le web soit nécessaire pour fidéliser ou diversifier leur clientèle ; et la perception que le catalogue papier est encore le moyen privilégié de communication pour s'adresser aux DRH et aux responsables formation.

Désillusions

Mais, c'est la deuxième partie de l'étude, sur l'utilisation du site dans un objectif pédagogique, qui produit le plus de désillusions, car cet usage reste assez peu développé. Si 30 % des organismes déclarent utiliser leur site pour une démarche pédagogique, aucun usage particulier ne ressort, puisque aucun des thèmes proposés n'est mis en oeuvre par plus d'un centre sur cinq !

Il en va ainsi de la formation en ligne (19 %) ; de l'évaluation des prérequis (17 %) ; des conseils d'orientation (18 %) ; et du suivi du stagiaire après la formation (15 %). « Ces usages recouvrent, de plus, des réalités très diverses, qui vont du test d'accroche à usage commercial à la mise en place de véritables dispositifs pédagogiques en ligne », analysent les promoteurs de cette étude.

« Par ailleurs, il n'y a pas de réelle corrélation entre l'utilisation avancée des sites dans un but commercial et l'utilisation des sites à vocation pédagogique », constatent-ils. Cela signifie que le plus commercial n'est pas forcément le plus pédagogue, mais que le moins commercial n'est pas forcément non plus le moins pédagogue ! Ce qui, dans un sens, est rassurant.

En espérant que les prochaines livraisons de cette enquête - puisqu'elle devrait être renouvelée chaque semestre - réserveront de meilleurs résultats sur l'évolution des pratiques commerciales et pédagogiques via le web des prestataires de formation.

Société de l'information : le retard français

La France n'est pas encore une société de l'information. C'est du moins ce qu'annonce une étude, «E-readiness rankings», réalisée par The Economist et IBM, dans les 60 pays les mieux préparés à la société de l'information, et publiée il y a quelques semaines (1).

La France se situe à la 18e place du classement. Elle gagne, ainsi, une place par rapport à l'année dernière. Cette étude, publiée depuis 2000, montre, une fois encore, que les pays du nord de l'Europe arrivent en tête : Danemark, puis Grande-Bretagne, Suède, Norvège et Finlande. L'évaluation se fonde sur une centaine de critères quantitatifs et qualitatifs définis pour décrire l'infrastructure technologique du pays, l'état général du commerce, l'état d'avancement de l'adoption du commerce par Internet, les conditions socioculturelles qui influent sur les usages du web, la disponibilité des services de soutien au e-business...

L'étude fait valoir que le taux de raccordement à l'Internet par haut débit seul ne suffit pas à préparer un pays à la société de l'information. La Corée, la Belgique, Taiwan et le Japon, par exemple, s'appuient sur une bonne couverture haut débit, mais ne figurent pas parmi les dix premiers du classement. En revanche, les pays qui disposent d'un réseau complet, comprenant notamment du haut débit, se situent aux premières places, comme le Danemark et la Suède.

(1) «The 2004 e-readiness rankings» < www-5.ibm.com/services/uk/e_strategy/eiu_ereadiness. html ? ca = igsnews & me = W & met = ukhp_news >

Auteur

  • L. G.