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Le palmarès duPrix Intranet 2004

Enquête | publié le : 19.10.2004 | Jean-François Rio

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Le palmarès duPrix Intranet 2004

Crédit photo Jean-François Rio

Le groupe Bel, Euroclear et Bristol-Myers Squibb sont les trois vainqueurs de la 7e édition du Prix Intranet, une manifestation organisée par la Cegos et Entreprise & Carrières. Le premier a décroché le Prix Intranet 2004, le second, la «mention spéciale» du jury. Quant à Bristol-Myers Squibb, il a obtenu le prix du public, que convoitaient également la SNCF et la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris.

Le Prix Intranet 2004 pour le groupe fromager Bel, la mention spéciale pour l'opérateur boursier Euroclear et le prix du public pour Bristol-Myers Squibb. Tel est le palmarès de l'édition 2004 du Prix Intranet Cegos/Entreprise & Carrières. Pour sa septième année, cette manifestation innovait : outre un changement d'appellation (le Prix Intranet a succédé à l'Intranet d'Or), un trophée était, pour la première fois, décerné par le public lors de la soirée de remise des prix, organisée le 12 octobre dernier. L'assistance devait trancher, via un système de vote électronique, entre trois candidats, la SNCF, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris et Bristol-Myers Squibb, qui l'a finalement remporté.

Pour établir ce palmarès, les onze membres du jury (voir la composition encadré p. 18), présidé, cette année, par Anne-Marie Idrac, Pdg de la RATP, ont examiné préalablement vingt-sept dossiers de candidature émanant de dix-neuf entreprises appartenant au secteur privé, de six administrations ou établissements du secteur public, d'une organisation syndicale et d'une association.

Les critères du prix

Critères retenus : utilité de l'intranet pour ses utilisateurs ; rapport entre la technique déployée et le budget investi ; innovation apportée par la réalisation dans l'entreprise et dans l'univers des intranets.

Comme pour les éditions précédentes, les intranets candidats ciblent des populations très hétérogènes, de moins de 300 salariés à plus de 180 000, représentant tous les métiers et statuts (ouvriers, Etam, cadres), et ce, quelle que soit la fonction exercée (technique, RH, R & D, etc.). Il est, à ce titre, intéressant de noter que les bornes interactives d'accès, dont la présence était marginale par le passé, fleurissent, désormais, dans les sites de production, permettant, ainsi, à une entreprise d'associer des salariés dépourvus de poste informatique à la démarche intranet.

Coûts revus à la baisse

Contexte économique et restriction budgétaire obligent, les coûts de développement des intranets ont été revus à la baisse. Ils se situent dans une fourchette de 4 000 à 546 000 euros pour une durée moyenne de développement de six mois. Afin d'éviter de recourir à des prestataires extérieurs, les entreprises ont, logiquement, mis à profit leurs compétences internes.

Part importante de la DSI

Une tendance se confirme, en revanche, d'année en année : les acteurs pilotes de ces projets appartiennent à des directions variées (DSI, direction de la communication, direction marketing...), « avec ou sans l'appui de la fonction RH », souligne la Cegos. Toutefois, ajoute l'organisme de formation, « la DSI prend à nouveau une part importante dans les groupes de projet (présente dans quinze dossiers). »

De même, l'administration des intranets est déléguée à tous les services de l'entreprise. « Appelés contributeurs, ces administrateurs mettent l'information à jour via des modules d'administration simplifiée. Dans quelques cas, l'entreprise a fait un travail intéressant pour formaliser la gestion documentaire via la mise en ligne de modèles de saisie. Quant aux salariés, ils gèrent eux-mêmes leurs informations personnelles, leurs absences, leurs congés, grâce à des formulaires », note la Cegos.

Sur le plan technique, point de révolution en vue. La personnalisation des portails intranets, un procédé qui avait permis à Air Liquide d'obtenir l'Intranet d'Or en 2002, se généralise peu à peu. L'intérêt ? En se connectant sur son intranet le matin, le salarié dispose des applications correspondant à son profil, celles qui lui serviront dans son travail.

Toucher de nouvelles populations

Les solutions extranet couplées à l'intranet sont, elles aussi, de plus en plus utilisées. L'objectif de l'entreprise est, ici, de toucher de nouvelles populations situées à l'extérieur du périmètre de la société (adhérents d'une association, collaborateurs nomades, fournisseurs...).

En matière de fonctionnalités, vingt dossiers sont des outils corporate (dont treize font la part belle à des applications interactives mettant en oeuvre des workflow), trois sont des intranets purement RH (gestion administrative pour L'Oréal, gestion des entretiens annuels pour Siemens, et pilotage de la mobilité pour Suez) et quatre sont des intranets communautaires, dont celui que la SNCF a offert à ses 6 000 responsables RH d'établissement.

« Les intranets ne sont plus des vitrines où l'on expose des informations, mais réellement des outils utiles, avec des applications dédiées à tel ou tel métier. Les entreprises n'investissent plus pour se faire plaisir, mais pour améliorer leur performance. Le cycle d'évolution des intranets suit trois phases : la phase d'information, la phase transactionnelle, et celle de création de valeur, dans laquelle nous entrons », analyse Michel Kalika, professeur et directeur de l'Executive MBA de l'université Paris-Dauphine.

Numérisation des process RH

Autre constat : l'automatisation des fonctionnalités administratives RH se banalise et perd, du même coup, son caractère innovant. Ainsi, la gestion transactionnelle des présences et des absences semble être devenue la règle. « En un an, ajoute Michel Kalika, l'évolution vers la numérisation des process RH est flagrante. »

Côté déception, comme les deux dernières éditions, le e-learning paraît ne plus séduire les entreprises. Certaines proposent, cependant, de petits modules de formation à distance. C'est notamment le cas du laboratoire pharmaceutique Bristol-Myers Squibb, qui forme ses visiteurs médicaux aux connaissances des pathologies.

Pause dans les projets de e-learning

Reste que les grands projets de e-learning n'ont plus le vent en poupe. Une pause qui a tendance à s'éterniser. Les intranets de partage des savoirs ne sont pas mieux lotis. Là encore, les entreprises peuvent développer, à la marge, des applications de knowledge management ou de travail collaboratif (le groupe Bel dispose, sur son intranet, d'une base de connaissances sur les produits et la concurrence, ainsi que d'une rubrique de Geide pour le partage des études techniques), mais peu y consacrent un intranet à part entière, comme ce fut le cas pour Arcelor, en 2002.

Enfin, alors que la loi sur la formation et le dialogue social autorise, sous réserve d'un accord d'entreprise, la publication syndicale sur les intranets, peu d'entreprises ont encore franchi le pas. « Globalement, les relations sociales sont majoritairement absentes des dossiers de candidature, observe Michel Kalika. C'est regrettable, car cette frilosité pousse, en fait, les syndicats, à monter des sites parallèles. »

L'essentiel

1Sur un total de 27 entreprises candidates, groupe Bel, Euroclear et Bristol-Myers Squibb sont les trois lauréats de la 7e édition du Prix Intranet Cegos/Entreprise & Carrières.

2Sur le plan technique, la personnalisation des portails et les bornes d'accès se généralisent. L'automatisation des fonctionnalités administratives RH devient aussi la règle.

3Comme dans l'édition précédente, le e-learning et le knowledge management sont en retrait. Les entreprises ont opté pour des applications métiers censées doper la performance opérationnelle des équipes.

Le jury du Prix Intranet 2004

Anne-Marie Idrac, Pdg de la RATP.

Myriam Dubertrand, rédactrice en chef, Entreprise & Carrières.

Catherine Jacolot, directeur du management, Orange France.

Patricia Muller, chef du département central formation, Renault.

Patricia Rosiod, directrice de l'UniverCité, PPR.

Catherine Thibaux, directrice de Danone Way et des relations avec les agences de rating, Groupe Danone.

Marie Vezy, DRH, Heineken.

Christian Gobert, conseiller auprès de la présidente et président de l'université, Areva.

Michel Kalika, professeur, directeur de l'executive MBA et du DEA e-management, université Paris-Dauphine.

Laurent Monnet, responsable du département des systèmes d'information, La Croix-rouge française.

Bruno de Montalivet, directeur systèmes supports et projets RH et organisation, Accor.

Les candidats au Prix Intranet

ADC, Afpa, April Group, Bibliothèque nationale de France, BNP-Paribas, Bristol-Myers Squibb, CFE-CGC, conseil général du Puy-de-Dôme, Dexia Crédit Local, Euriware, Euroclear, Eurovia, groupe Bel, groupe Moniteur, GSK, Hewlett-Packard, JC Decaux, L'Oréal, ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Pinault-Printemps-Redoute, Sapeurs-pompiers de Paris, Siemens, SNCF (direction RH), SNCF (direction du matériel), Suez, Total, Veolia Environnement.

Les précédents palmarès

1998 : Alpha-C, mentions spéciales pour CPR et Sollac.

1999 : Schneider Electric Industries, mentions spéciales pour Siemens et Maaf Assurances.

2000 : Autoroutes du Sud de la France, mentions spéciales pour France Télécom Formation et Cisco Systems.

2001 : Crédit agricole Indosuez, mentions spéciales pour Pechiney Emballage alimentaire et la RATP.

2002 : Air Liquide, mentions spéciales pour Arcelor et Merck Santé.

2003 : Danone, mentions spéciales pour Brasseries Heineken et La Croix-Rouge française.

Auteur

  • Jean-François Rio