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Les Pratiques

IBM optimise sa surface «travaillable»

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 12.10.2004 |

Fini le temps des bureaux nominatifs : priorité à la mobilité. Le programme «Dynamic workplace» a permis d'intégrer 800 personnes supplémentaires dans la tour amirale du groupe.

Pour 2 500 bureaux, ce sont, désormais, plus de 4 000 personnes qui travaillent dans la tour Descartes d'IBM à La Défense (92). Depuis juin dernier, les salariés n'ont plus de bureaux attribués : ils sont simplement rattachés à un côté d'étage... Ils peuvent ranger leurs dossiers dans des casiers individuels, alignés sur des façades proches des open space. En cas d'affluence ponctuelle, ils peuvent également réserver un bureau, au maximum 8 demi-journées par semaine, via l'intranet ou des bornes localisées à chaque étage. Ce eBooking n'est utilisé qu'à 30 %.

Salariés mobiles

« Le projet «Dynamic workplace» est parti du constat que les salariés étaient largement mobiles, mais manquaient d'outils pour aménager cette mobilité », explique Fabienne Thonat, coordinatrice du programme. Et pas simplement les consultants ou les commerciaux. Les opérationnels du marketing et des RH sont, ainsi, considérés comme des «mobiles légers». In fine, seules les assistantes bénéficient d'un bureau attribué.

Toute une panoplie de nouveaux moyens de communication sont mis à disposition des salariés pour instrumenter cette mobilité : les débits d'accès à l'intranet depuis l'externe et, notamment, depuis le domicile, ont été revus à la hausse ; le package «Dynamic workplace» leur permet, également, de transférer leur ligne professionnelle vers leur domicile. Enfin, le nombre de salles de réunion de la tour Descartes a été multiplié par 5, et toutes sont équipées pour organiser des réunions à distance, tandis qu'à chaque étage, des lounges favorisent les rencontres informelles.

Evolution des pratiques

« Les salariés ont, désormais, une grande autonomie sur le choix de leurs moyens. Cela va dans le sens d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée », estime Fabienne Thonat. Mais, passer d'une demi-armoire à un casier, équivalant à un carton, ou gérer l'impossibilité de personnaliser son espace de travail n'a pas forcément été bien ressenti. « Les gens sont poussés à se trouver moins souvent sur leur lieu de rattachement, reproche Annie Jarry, déléguée syndicale CFDT. Ce programme favorise le travail à domicile sans aucun avenant au contrat de travail : il y a un risque de dérive. » Mais, dans certains départements, les pratiques ont peu évolué : « Sur plusieurs plates-formes, les salariés se sont réapproprié leurs bureaux », témoigne Jean-Michel Daire, délégué syndical CFDT, en poste dans un service de rédaction des contrats commerciaux.

«Dynamic workplace» a permis de résilier les baux de deux immeubles proches de la tour Descartes, qui a, ainsi, accueilli 800 personnes supplémentaires. Le programme se décline à l'échelle mondiale. Aux Pays-Bas, même les managers n'ont plus de bureau fermé. En France, ces derniers bénéficient toujours d'un bureau isolé, mais celui-ci n'est plus nominatif.