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Un Perco plébiscité par les salariés

Dossier | publié le : 12.10.2004 |

Signé dès mars 2004 pour les salariés de Sanofi-Synthelabo, un Perco, qui propose un généreux abondement, calé sur les niveaux de contributions employeur aux régimes complémentaires, a convaincu près de trois salariés sur quatre.

Dans les starting-blocks : chez Sanofi-Aventis, la direction aussi bien que les salariés étaient prêts, dès le printemps dernier, à s'engager dans l'épargne retraite de long terme. Résultat : le laboratoire pharmaceutique français est, non seulement, le premier groupe à avoir mis en place un Perco pour Sanofi-Synthelabo, mais aussi, le seul à avoir si massivement convaincu les salariés. Le 25 mars dernier, avant même la parution des décrets de la loi Fillon, l'accord sur le Perco chez Sanofi était signé.

Dispositif adapté à la demande

Aujourd'hui, 72,5 % des 12 500 salariés ont investi (participation, intéressement ou versements libres) sur ce plan à long terme. Les raisons de cet engouement sont multiples. D'abord, la recherche d'un dispositif adapté à la demande des salariés et aux objectifs de l'entreprise. Pierre Bidegain, directeur des rémunérations-avantages sociaux de Sanofi-Aventis, tient, d'ailleurs, à dissiper les doutes sur cette naissance précoce : « Il ne s'agit pas d'une génération spontanée d'épargne retraite, pour répondre à une mode. »

Diagnostic mondial

Avant la réforme Fillon, la DRH de Sanofi avait, en effet, lancé la réflexion sur la retraite de ses salariés, et commencé à s'orienter vers le PPESV, précurseur du Perco. « Nous avions établi un diagnostic au niveau mondial sur le niveau de protection de nos salariés, indique Pierre Bidegain. En France, nous partions d'une feuille blanche : pas d'article 83 ou 39. Et nous avons travaillé sur la définition d'un taux de remplacement à l'horizon 2020-2030. En 2002, nous annoncions la négociation sur le PPESV au moment où était lancée la réforme Fillon. Nous avons un peu attendu, pour être prêts à démarrer dès que le paysage serait connu. » Autre facteur de succès majeur de l'épargne salariale, régulièrement rappelé par les enquêtes sur le sujet : la participation de l'employeur.

Choix d'une cotisation maximale Agirc-Arrco

Sanofi-Synthelabo a décidé d'abonder les versements à 150 % : une valeur généreuse, et qui présente, en outre, l'avantage d'une analogie parfaite avec les cotisations sur les retraites complémentaires. En effet, dans le cadre des retraites par répartition, Sanofi-Synthelabo avait déjà favorisé les prestations servies par les complémentaires à ses collaborateurs, en choisissant de cotiser au maximum pour les régimes Arrco et Agirc (soit un partage 60/40 entre employeur et salarié pour l'Arrco, et presque identique pour l'Agirc). Cette logique, poursuivie dans le Perco, par le niveau d'abondement choisi, avait de quoi parler aux partenaires sociaux, très attachés à la répartition.

Cinq profils de carrière

« Nous avons réuni les syndicats pour leur expliquer la démarche, en détaillant des cas pratiques correspondant à cinq profils de carrière complète dans notre entreprise, détaille Pierre Bidegain. Déjà, avec notre politique de cotisation Agirc-Arrco, les retraites, en 2004, sont supérieures de 10 à 11 points à celles versées pour une cotisation a minima. Mais nous avons aussi montré l'érosion de ce taux de remplacement à laquelle il faut s'attendre : 34 % seulement pour un cadre en 2040, contre 45 % aujourd'hui ; 56 % pour un ouvrier contre 70 % aujourd'hui. » Et la direction a délivré le message suivant : signer un Perco n'est pas se positionner contre la répartition. Chez Sanofi-Synthelabo, pourtant, seules la CFTC et la CFE-CGC ont signé l'accord, même si des débats nourris ont eu lieu au sein de la CFDT et de FO.

Un plafond et un plancher

Mais il fallait aussi border financièrement le dispositif. Ainsi, chaque salarié peut verser annuellement jusqu'à 1,5 % de son salaire (l'employeur abondant à hauteur de 2,25 %), dans la limite de 4 plafonds Sécurité sociale (Pass). L'abondement maximal était donc, pour cette année, de 2 626 euros. A l'inverse, un plancher à 1 Pass permet un abondement bonifié pour les plus petits contributeurs.

Campagne d'information

Une gestion libre des encours ou une gestion pilotée sont laissées au choix du salarié, ainsi que l'opportunité de sortir, à terme, en rente ou en capital.

Au total, avec tous les cas de déblocage anticipé propres au Perco, cette souplesse a séduit près des trois quarts des salariés, après l'intense campagne d'information menée sur tous les sites par les fonctionnels RH et les managers opérationnels, à l'aide d'un kit d'information élaboré à cette occasion. En quelques semaines, les salariés et l'entreprise ont alimenté le Perco à hauteur de 20,5 millions d'euros.