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Les Pratiques

Le contre-exemple de BMW

Les Pratiques | Point fort | publié le : 05.10.2004 |

Aentendre les nouvelles sur BMW et Volkswagen, on pourrait croire que ces deux constructeurs automobiles ne vivent pas dans le même pays. Alors que VW se trouve en pleine crise (cf. article ci-dessus), le constructeur munichois, à la santé éclatante, s'apprête à investir 1 milliard d'euros dans la construction d'une nouvelle usine à Leipzig, au printemps prochain, et a déjà embauché 1 800 personnes. Le fameux «Standort Deutschland» (l'Allemagne comme lieu d'investissement) serait-il meilleur que sa réputation ?

« On peut produire en Allemagne quand on s'y prend bien », répond Linus Schmekel, porte-parole du groupe, qui révèle que BMW a réussi à contourner l'obstacle des coûts élevés du personnel grâce à son organisation du temps de travail très flexible, introduite, dès 1987, dans l'usine de Regensbourg. « Nous avons, aujourd'hui, plus de 300 modèles d'aménagement du temps de travail, qui permettent une utilisation optimale de nos machines », met en avant le porte-parole.

Un temps de travail très flexible

A Leipzig, la flexibilité sera encore plus forte. L'usine fonctionnera, ainsi, de 60 à 140 heures par semaine en fonction de la conjoncture, contre 99 heures maximum à Regensbourg. Autre avantage majeur pour la direction : les heures supplémentaires ne sont pas mieux rémunérées. Les salariés les inscrivent sur un compte épargne temps, dans lequel ils puisent en période creuse.

Secteur du luxe

Selon Ferdinand Dudenhöffer, spécialiste automobile, d'autres raisons expliquent le succès du groupe munichois. « Contrairement à VW, BMW se positionne dans le secteur des voitures de luxe, où les marges sont plus importantes », explique l'expert, qui ajoute que le constructeur a su développer une série de nouveaux modèles attrayants. Dernier facteur clé : BMW produit moins de pièces lui-même que Volkswagen, et a donc moins de coûts de production. « Moins on a de coûts du personnel, plus on peut produire en Allemagne », conclut Ferdinand Dudenhöffer.

L'essentiel

1La direction de VW menace de supprimer 30 000 emplois en Allemagne si les coûts de personnels ne baissent pas de 30 % en six ans.

2 Dans ce laboratoire de «l'économie sociale de marché» qu'était VW, le débat illustre la course à la compétitivité, dans un pays où le coût du travail est élevé. Quitte à faire voler en éclats le consensus social.

3Principale mesure imposée, sous la menace de délocaliser : l'allongement du temps de travail sans compensation, parfois contre une garantie des emplois. Autre pratique : mettre ses sites européens en concurrence, comme chez Opel.