Alors que le plan social de Sediver Saint-Yorre (Allier) doit entrer dans sa phase active le 13 octobre prochain, les représentants du personnel de cette entreprise de fabrication d'isolateurs électriques en verre ont appris que l'actionnaire italien, le groupe Vetroarredo, serait prêt à maintenir la moitié des effectifs, soit 147 salariés, contre 286 suppressions d'emploi prévues dans le cadre du PSE sur un effectif global de 294 personnes. Une information que les membres du cabinet de Nicolas Sarkozy auraient glissée aux élus locaux auvergnats, lors d'une rencontre organisée le 29 septembre à Paris.

Mais cette proposition comporte une contrepartie : Vetroarredo a demandé en retour des allègements de charge significatifs. « Après le coup des diminutions de salaire, c'est un nouveau chantage à l'emploi », tonne Noël Paput, secrétaire du CCE de Sediver et délégué CGT. Lequel a, par ailleurs, demandé au TGI de Nanterre l'annulation du plan social.

Le ministère de l'Economie a, en outre, fait savoir qu'il ne pouvait pas contraindre Vetroarredo à céder Sediver Saint-Yorre à l'entreprise franco-américaine Vintech, qui s'est officiellement déclarée candidate. Cette solution, privilégiée par les syndicats et les élus locaux, serait, pourtant, la moins douloureuse socialement, Vintech ayant annoncé son intention de conserver la quasi-totalité des emplois et, surtout, de pérenniser l'activité.

Une chose est certaine : depuis plusieurs mois, Vetroarredo tente, par tous les moyens, de rapatrier la production et le chiffre d'affaires de cette usine vers l'Italie, le Brésil et la Chine. La direction de Sediver France s'est refusée à tout commentaire.