La crise des recrutements touche fortement les jeunes. Selon l'enquête menée par l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), seuls la moitié des jeunes titulaires d'un bac + 4 et plus (51 %), depuis 2003, occupaient un emploi, la même année.

Les résultats varient, évidemment, selon les filières. Les diplômés des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) s'en sortent au mieux : ils sont 97 % à avoir trouvé du travail. Ensuite, c'est la filière médicale, paramédicale, sociale et socioculturelle qui est la plus porteuse, avec un taux d'emploi de 69 %, suivie de la filière gestion, comptabilité, administration, gestion des ressources humaines (55 %). A l'inverse, seuls 34 % des diplômés des formations mathématiques, chimie, sciences de la vie, physique et sciences de la terre sont entrés dans la vie active.

L'Apec révèle également un décalage entre les exigences des jeunes et celles des entreprises. « Ces distorsions expliquent aussi les difficultés d'insertion des jeunes diplômés, indique Jean-Louis Walter, président de l'Apec. De plus, elles accentuent les difficultés que peuvent rencontrer les entreprises pour attirer les candidats et fidéliser les jeunes recrues. Les uns et les autres doivent s'adapter. Ces réajustements deviendront déterminants à terme, avec la montée en puissance des tensions sur le marché de l'emploi cadre et des difficultés de recrutement. »

Pour les candidats, l'intérêt des missions, l'ambiance du travail et l'autonomie constituent les points les plus importants. Mais, pour embaucher, l'entreprise préfère souvent mettre en avant son secteur d'activité, sa notoriété et sa taille. Le diplôme, l'un des éléments les plus importants pour les jeunes, n'est cité qu'en septième position par les entreprises, pour qui l'expérience professionnelle et la connaissance du secteur d'activité apparaissent déterminantes.