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Enquête

Un cahier des charges corédigé par la direction et la CFDT locale

Enquête | publié le : 05.10.2004 |

La fermeture du site de Bayonne a conduit direction et membres de la CFDT à travailler en étroite relation pour le reclassement des salariés.

Le 20 mai 2003, à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire, les 67 salariés de Bernat (entreprise plus connue sous la marque Chupa Chups) apprennent la fermeture, dans les deux mois, de leur usine, basée à Bayonne. La justification : une dégradation de la situation financière du groupe catalan.

Interlocuteur reconnu

Dès cette annonce, les élus du CE, encartés CFDT, seul syndicat représenté sur le site et leader régional, s'adressent à Jean-Baptiste Etcheto, secrétaire général de la CFDT-Pays basque. Il s'invite à la table des négociations du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) : « Nous avons combattu cette fermeture, mais la direction nous a reconnus comme interlocuteurs », explique-t-il.

PSE innovant

A l'arrivée : un PSE innovant, d'une durée de vingt-trois mois, dont douze pour la cellule de reclassement ; une indemnité de départ de 11 000 euros, baptisée «indemnité de reclassement actif», versée à hauteur de 1/23e chaque mois durant la recherche d'emploi du salarié et en intégralité lors de son embauche ; un partage de la contribution Delalande entre le senior qui retrouve un emploi en moins de trois mois et son nouvel employeur ; et, enfin, la distribution aux licenciés du solde non utilisé des 2,3 millions d'euros consacrés au PSE.

Un budget total que les partenaires sociaux conviennent, par ailleurs, de ventiler selon l'évolution des besoins exprimés par les salariés (formation, mobilité...), et qui sera ajusté lors du comité de suivi, réunissant membres de la direction et du CE, mais aussi de la CFDT départementale, des élus locaux et les services de l'Etat.

Intervention syndicale

Là n'est pas la seule intervention syndicale. En effet, les élus participent de très près à la sélection du cabinet en charge des futurs reclassements, en rédigeant le cahier des charges avec la direction. « Nous avons prioritairement exigé l'intervention d'un prestataire local pour qu'il réponde durablement de son action, explique Jean-Baptiste Etcheto. Ce dernier devait, ensuite, pour remplir sa mission, réaliser un suivi personnalisé des adhérents à la cellule, avec un bilan de compétences, et présenter trois offres valables d'emploi (OVE). » Considérés comme tels : un CDI avec période d'essai, un CDD de plus de six mois ou une formation qualifiante ouvrant sur un emploi.

Missions d'intérim

« Quant aux missions d'intérim, nous les examinions en comité de suivi et décidions de les valider ou non comme OVE », précise le syndicaliste. Au final, c'est le cabinet Asfo de Bayonne qui a remporté l'affaire. Proche du Medef local, il devait faire valoir son réseau d'entreprises susceptibles de prêter une attention toute particulière aux ex-Chupa Chups. Mais force est de constater que la tâche lui a été facilitée. Seuls 34 % des 67 salariés se sont inscrits à la cellule. Et pour cause, la mobilisation de la CFDT basque et du directeur du site a permis le reclassement de 40 % de l'effectif avant même le démarrage de la cellule. Début octobre, seuls 3 salariés restaient à reclasser.

Chupa Chups

>Activité : confiserie industrielle.

>Lieu : Bayonne (64).

>Nombre de salariés licenciés : 67.

>Cabinet : Asfo.

>Adhérents de la cellule : 23 (34 %).