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Les Pratiques

PSA Rennes part en guerre contre l'obésité

Les Pratiques | Point fort | publié le : 28.09.2004 |

Depuis 2002, le site rennais de PSA Peugeot Citroën mène un programme de prévention sur les risques de l'obésité. Une démarche de sensibilisation à l'adoption d'une alimentation équilibrée qui a reçu le soutien des pouvoirs publics.

Le site de PSA Peugeot Citroën à Rennes fait figure d'exception. C'est, à ce jour, l'unique bénéficiaire des aides publiques accordées à une entreprise privée au titre du Programme national nutrition santé (PNNS, lire article page 38), dispositif ambitieux visant à améliorer l'état de santé de la population en agissant sur la nutrition.

« Dès que nous avons eu vent de ce programme, en 2002, nous nous sommes, d'emblée, interrogés sur la possibilité de mener une action contre les risques de l'obésité. Une réflexion interne a donc été conduite par la médecine du travail. La première étape a consisté à mener une étude », relate Eric Levèque, DRH du site de PSA Peugeot Citroën Rennes.

Une employabilité menacée

Un questionnaire, validé par le CHR de Rennes, a été envoyé à 900 salariés, dont 810 hommes (l'usine, qui produit les C5 et 407, emploie 11 100 salariés, dont 9 500 CDI). Critère retenu : l'indice de masse corporelle. Les résultats ont fait apparaître que 36,6 % des femmes et 49,8 % des hommes de l'échantillon étaient en surpoids ou en obésité, soit des niveaux proches de la moyenne nationale. « De l'avis des médecins du travail, l'employabilité de certains salariés aurait été, à terme, menacée. De notre côté, nous n'avons jamais caché aux partenaires sociaux que la prévention de l'obésité visait aussi à favoriser le présentéisme », soulève Eric Levèque.

Programme de lutte «Santal»

Encouragée par des résultats probants obtenus en matière de lutte contre l'alcoolisme, la direction décide d'agir. Baptisé «Santal», son projet comporte deux volets : l'un consiste à mettre en place, sur la base du volontariat, un suivi individuel ; l'autre prévoit des actions collectives touchant l'ensemble du personnel. Outre le soutien de l'Etat au titre du PNNS, Santal associe également la Sodexho, qui assure la restauration sur le site, et Préviad-Mutouest, la mutuelle historique de l'entreprise. Des entretiens individuels avec une diététicienne pour un bilan et un suivi nutritionnels sont proposés aux salariés. Si nécessaire, des consultations dans un service spécialisé de l'hôpital de Rennes peuvent aussi être organisées. Parallèlement, le constructeur automobile a déployé, depuis septembre 2003, des supports de communication sur la promotion de l'équilibre nutritionnel. L'offre alimentaire a, en outre, été élargie. Près de 50 nouvelles recettes ont, ainsi, été proposées aux salariés. Ceux-ci peuvent également se nourrir de sandwiches «Santal», distribués en vente ambulante dans les ateliers. « Immédiatement, nous avons redouté une hausse tarifaire en matière de restauration, mais il n'en est rien », assure Annick Javaudin, secrétaire du comité d'établissement.

Une adhésion encourageante

PSA, qui a investi 345 000 euros dans Santal, dont 45 000 euros apportés par le PNNS, attend mi-2005 pour dresser un bilan définitif. « Une chose est sûre : le travail sur les menus diététiques sera poursuivi, car nous constatons un engouement croissant pour la consommation des laitages, des légumes verts et des fruits », affirme le DRH. « Les salariés adhèrent à cette politique nutritionnelle, confirme Annick Javaudin. Quant au suivi personnalisé, il a fait beaucoup de bien à certains. Une de mes collègues a perdu 8 kg en quelques mois, sans ressentir la moindre fatigue. »

Au cours du premier trimestre, sur les 88 salariés ayant bénéficié du coaching de la diététicienne, 72 ont perdu du poids (4,3 kg en moyenne, allant de 0,2 kg à 32,5 kg). A fin 2004, 200 bilans nutritionnels supplémentaires et 400 entretiens seront réalisés. Pour couronner le dispositif, une salle de remise en forme, gérée par le CE, vient d'ouvrir tout à côté de l'usine.