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Les Pratiques

Le PNNS peine à séduire les entreprises

Les Pratiques | Point fort | publié le : 28.09.2004 |

Le Programme national nutrition santé (PNNS), lancé par le gouvernement Jospin en 2001, attire peu les entreprises malgré les possibilités de subventions.

Lancé en 2001 par le gouvernement Jospin pour une durée de cinq ans, le PNNS (Programme national nutrition santé) égrène neuf axes prioritaires de santé publique (augmenter la consommation de fruits et de légumes, celle de calcium, réduire les apports lipidiques totaux, favoriser l'activité physique...).

Modifier les comportements

De nombreux outils ont été élaborés, tel que le guide La santé vient en mangeant, distribué à plus de 3 millions d'exemplaires. D'autres ciblent les professionnels de santé, dont les médecins du travail. « Il s'agit de modifier certains comportements, ce qui demande du temps. Le PNNS s'adresse, avant tout, à la population générale, mais les entreprises n'ont pas été oubliées. En avril dernier, nous avons lancé une vaste campagne de promotion de l'activité physique dans les entreprises à destination des CE et des dirigeants », souligne Michel Chauliac, médecin de santé publique et chef de projet nutrition à la Direction générale de la santé. Reste que le PNNS, qui a mis un certain temps à entrer dans sa phase opérationnelle (il a nécessité de multiples validations d'experts), peine, pour l'instant, à séduire les entreprises, alors que ces dernières peuvent obtenir des subventions à concurrence de 60 000 euros.

Un coût important

Une situation d'autant plus paradoxale que l'obésité risque de devenir une préoccupation de santé au travail à part entière. Car, si elle fait courir des risques sur la santé (troubles cardio-vasculaires, lombalgies, douleurs ostéo-articulaires, hypertension, diabète, problèmes de respiration...), l'obésité génère, aussi, de l'absentéisme tout en impactant les régimes de protection sociale. Aux Etats-Unis, son coût pour les entreprises s'élèverait à 13 milliards de dollars par an, selon une estimation de l'American Journal for Health Promotion. En France, personne n'a encore pris sa calculette, mais on sait déjà que 5,3 millions de personnes souffrent d'obésité et que près de 15 millions sont en surpoids. Un phénomène qui commence à inquiéter sérieusement les plus hautes autorités médicales, d'autant qu'il ne cesse de prendre de l'ampleur. Selon une étude Roche/Inserm/Sofrès, datant de 2003, la prévalence (nombre de nouveaux cas par an) de l'obésité est passée de 8,2 % de la population en 1997, à 9,6 % en 2000 et à 11,3 % l'an dernier.

L'essentiel

1Avec le soutien du PNNS (Programme national nutrition santé), PSA Peugeot Citroën Rennes a lancé «Santal» en 2002, démarche de sensibilisation à l'adoption d'une alimentation équilibrée.

2Les 11 100 salariés du site breton peuvent bénéficier d'un suivi personnalisé avec une diététicienne. Des repas spécifiques sont aussi proposés par la Sodexho.

3A fin 2004, 200 bilans nutritionnels supplémentaires et 400 entretiens seront réalisés. PSA a investi 345 000 euros dans cette opération.