C'est une première en Italie : la filiale transalpine du fabricant britannique de chaudières Baxi a décidé de réserver une ligne de montage aux jeunes mamans, avec des horaires aménagés. Trente personnes pourront y travailler, sur les quelque 800 salariés de l'usine de Bassano del Grappa, en Vénétie. Cette initiative est le résultat d'un accord particulièrement innovant signé, juste avant l'été, entre la direction et les syndicats.

« Quand nous avons préparé le renouvellement de l'accord d'entreprise, nous avons pris acte de la forte croissance du travail féminin et voulu répondre aux besoins de cette population », indique Gianni Castellan, secrétaire de la branche locale du syndicat Fim-CISL. Une nécessité bien comprise par le responsable des ressources humaines de Baxi Italie, Dino Boesso : « La moitié de nos ouvriers sont des femmes, qui doivent réussir à concilier vie professionnelle et vie familiale. » Donnant-donnant : les syndicats ont accepté, en parallèle, une importante flexibilité horaire pour les autres salariés.

La chaîne réservée aux mamans - et, éventuellement, à des papas de jeunes enfants - démarre cet automne, une fois complété le processus de sélection des «candidats», en cours en septembre. Ses horaires seront, vraisemblablement, calqués sur ceux de l'école - 8 h 30 le matin et 16 h 30 le soir -, avec une très courte pause-déjeuner. Baxi s'est engagée à ne pas les modifier une fois qu'ils seront déterminés. En échange, les autres salariés pourront voir leurs horaires varier fortement. « Notre activité est saisonnière, avec des pics en septembre-octobre, où nous pouvons avoir besoin de 900 personnes », explique Dino Boesso. En période de pointe, les ouvriers pourront donc travailler jusqu'à 48 heures par semaine, et descendre à 32 heures dans les périodes creuses - les heures travaillées en plus de l'horaire normal alimentant une «banque des heures» permettant des récupérations.

L'engagement de Baxi pour faciliter le travail des femmes va au-delà : « Nous sommes prêts à débloquer 50 000 euros pour aider à la création d'une crèche interentreprises, et nous cherchons des sociétés partenaires proches de notre site », explique Dino Boesso. L'entreprise a, en outre, accepté l'expérimentation du télétravail, qui ne concerne, pour le moment, qu'une personne, mais elle est prête à étudier d'autres candidatures.

L'accord prévoit, enfin, de faciliter le temps partiel, sans toutefois dépasser 4 % des effectifs. « L'accord a reçu une très importante adhésion des salariés au-delà de ceux à qui il profitera le plus ; c'est l'un des meilleurs conclus en Vénétie », se félicite Gianni Castellan.