logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Une qualité soutenue par les formations maison

SANS | publié le : 21.09.2004 |

L'industrie nautique française surfe sur la crise. En tête, les chantiers de construction Jeanneau qui s'agrandissent et recrutent.

Jeanneau passe les frontières de... la Vendée. Face au manque de personnel qualifié dans ce département, où sont implantées la plupart des installations du groupe, la filiale du constructeur nautique Bénéteau ouvrira, à l'automne 2005, une usine de 20 000 m2 à Cholet, dans le Maine-et-Loire.

En Vendée, la création d'emplois tourne à plein régime. Aux Herbiers, le fief de Jeanneau, le taux de chômage avoisine les 4,5 %. Alors qu'à une trentaine de kilomètres, Cholet sort exangue des plans sociaux qui ont touché le textile et la chaussure. Aux alentours, les bassins d'emploi de Saumur et d'Angers ont aussi beaucoup souffert. Autant de main-d'oeuvre disponible pour Jeanneau.

La nouvelle usine fabriquera des voiliers de 35 à 45 pieds. Elle démarrera avec une centaine de salariés. Ils seront trois fois plus nombreux vers 2007, lorsque l'unité atteindra sa pleine capacité. Dans le même temps, Jeanneau agrandit son site des Herbiers sur 16 000 m2 et Bénéteau s'enrichit de nouveaux bâtiments de 9 000 m2, tous deux au nord de la Roche-sur-Yon.

Développement continu

« L'activité du secteur se situe au plus haut et continue de se développer. Jeanneau et Bénéteau sont devenus les leaders mondiaux en voile et progressent sur les moteurs. Notre capacité de production nous permet de trouver des solutions compétitives en termes d'achats. Nous le répercutons sur le prix au client », indique Didier Gregory, directeur général adjoint de Jeanneau.

« Notre image de marque, c'est notre savoir-faire, garant de la qualité de nos bateaux. Et il se trouve ici, en France. Très peu de pays au monde peuvent en dire autant », complète Bruno Allaire, DGA en charge des RH. De fait, le groupe ne possède que deux sociétés en dehors des frontières hexagonales, en Pologne et aux Etats-Unis.

Dans cet univers, les technologies évoluent à toute vitesse. Aussi, pour maintenir à niveau son savoir-faire, l'entreprise mise sur la formation. Elle s'appuie sur une équipe de formateurs internes et sur des partenaires comme le Greta et l'Afpa.

Trois mois de formation

« Le bateau est, à la fois, une maison et un véhicule qui fait appel à des compétences spécifiques auxquelles l'Education nationale ne forme pas », note Bruno Allaire. Les menuisiers, les plombiers, les électriciens, les mécaniciens et les stratifieurs qui entrent dans le groupe bénéficient tous de formations, allant jusqu'à trois mois. Ils sont suivis et conseillés par un tuteur recruté parmi le personnel expérimenté. « Nous croyons beaucoup à la transmission des connaissances par l'expérience », insiste Bruno Allaire.

L'intérim constitue l'autre source d'embauche. Il permet de faire face à la saisonnalité de l'activité. C'est aussi un bon moyen pour former le vivier des futurs salariés du groupe. Des plans de formation sont mis sur pied et financés par les sociétés de travail temporaire. Beaucoup d'intérimaires sont titularisés après dix-huit mois de mission.

GROUPE BÉNÉTEAU

Activité :construction de bateaux de plaisance.

Effectifs :3 600 permanents, plusieurs centaines d'intérimaires.

Chiffre d'affaires prévisionnel 2003-2004 : 700 millions d'euros.

Les PME s'organisent en districts

Hormis les grands donneurs d'ordres, les PME et les artisans du nautisme tirent aussi leur épingle du jeu en mettant en place des coopérations. « Des collaborations naissent à l'échelle d'un territoire, explique Xavier Roy, secrétaire général du Club des districts industriels français (1). C'est le cas dans le golfe du Morbihan, dans le pays de Cornouailles autour de Quimper, à La Rochelle ou sur la zone de Bayonne à Biarritz. Il s'agit de mutualiser des moyens dans le domaine des achats, de l'innovation technologique, de la formation, du recrutement ou encore de la gestion du personnel. »

(1) Chargé d'animer le réseau des districts français.