E & C : Randstad, avec Louis-Harris, publie son premier baromètre des salariés. La première vague, réalisée en août dernier auprès de 993 salariés du privé et du public, éclaire l'opinion des Français à l'égard du marché du travail. L'heure est-elle à l'optimisme ?

F. N. : Pas vraiment. C'est plutôt la frilosité qui domine. Normal : la majorité des salariés (56 %) déclarent ne pas percevoir autour d'eux de signes vraiment significatifs d'une reprise économique, quand ils sont 30 % à ne rien constater du tout. Ces résultats en demi-teinte sont révélateurs d'un contexte dans lequel les salariés distinguent peut-être des indices d'amélioration, mais qu'ils peinent, pour l'instant, à considérer comme la garantie d'une reprise effective. Dès lors, leur confiance n'est pas au rendez-vous. Pour preuve, seulement 20 % d'entre eux estiment que le marché de l'emploi est favorable à un changement de travail. C'est, certes, 4 points de plus par rapport à un précédent baromètre, réalisé en juin dernier, celui-ci non publié. Mais force est de constater que les salariés souhaitent jouer la carte de la prudence.

E & C : Quels sont les critères de sélection qui entrent en jeu pour choisir un éventuel nouvel emploi ?

F. N. : Sans surprise : les critères déterminants pour changer d'emploi sont d'ordre matériel. Les salariés citent, ainsi, en très nette priorité, le niveau de salaire (46 %) et la sécurité de l'emploi (35 %). Seuls 24 % citent l'intérêt pour l'activité et 22 % les possibilités d'évolution.

E & C : Vous avez également interrogé les salariés sur la remise en cause des 35 heures. Qu'en disent-ils ?

F. N. : Les opinions sont vraiment très partagées. Pour 48 % des salariés, cette remise en cause constituerait une adaptation économique nécessaire, alors que 46 % y verraient une atteinte aux droits acquis. La première réponse est particulièrement partagée par les jeunes salariés âgés de 18 ans à 34 ans (54 %).