logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Accord pionnier sur la diversité chez PSA

SANS | publié le : 21.09.2004 |

PSA Peugeot Citroën innove : l'entreprise a signé, le 8 septembre dernier, un accord sur la "diversité et la cohésion sociale dans l'entreprise", destiné à faire progresser le respect des différences, qu'elles soient de culture, d'âge, d'origine, de religion, d'orientation sexuelle, ou encore de parcours professionnel.

«Nous n'avons, chez PSA, aucune difficulté de cohabitation entre salariés d'origines différentes », insiste, d'emblée, Jean-Luc Vergne, directeur des relations et ressources humaines, qui présentait, le 14 septembre, son accord sur "la diversité et la cohésion sociale". Négocié en quatre mois et signé par cinq syndicats sur six (la CGT, qui reconnaît une "avancée", fera connaître sa réponse début octobre, après un éventuel référendum - NDLR), le texte « a pour ambition d'aider les salariés à travailler ensemble avec leurs différences, et de tendre à supprimer toutes les formes d'inégalités constatées », précise son préambule.

L'accord répond, selon Jean-Luc Vergne, tant à un enjeu de performance économique qu'à un enjeu de politique sociale : « S'entourer de profils variés, reflétant la diversité de la société comme celle de nos clients, est une source d'efficacité, d'équilibre et de créativité. Mais il s'agissait aussi d'étendre à l'ensemble des salariés les mesures et les outils permettant de prévenir et corriger tout traitement inégal. » En effet, à la suite de la signature d'accords sur la carrière des mandatés syndicaux (25 juin 2001), puis sur l'emploi féminin (4 novembre 2003), des voix s'étaient élevées pour réclamer l'extension de ces dispositifs à la gestion des différences dans leur ensemble.

Ingénieurs et cadres non français

Le premier chapitre de l'accord ("Gérer la diversité dans la cohésion sociale") prévoit, notamment, l'embauche, en 2005, d'au moins 45 diplômés issus de "zones urbaines sensibles" (selon la liste établie par le ministère de l'Education nationale), dont 25 pour des fonctions d'Etam et 20 pour des fonctions de cadres. Il prévoit, également, pour 2004, 100 recrutements d'ingénieurs et cadres de nationalité non française (un volume similaire à celui de 2003).

Il met, ensuite, par écrit les engagements de la direction à recruter des collaborateurs de tous profils, notamment par le biais de la méthode des habiletés mise au point par l'ANPE, et à veiller « à n'apporter aucune discrimination dans les plans de formation comme dans les nominations ». Il est prévu qu'avant la fin de l'année, la direction engage, en collaboration avec l'Institut du mécénat de la solidarité, une étude qualitative sur la perception et le traitement de la diversité dans l'entreprise.

Ce volet propose également de former les managers à mieux "gérer les différences". « Il s'agit, notamment, de généraliser des stages expérimentés sur notre site de Poissy », précise Jean-Luc Vergne. Dans cette usine, qui a recruté 1 500 agents de fabrication depuis cinq ans (essentiellement issus de "quartiers difficiles"), 200 agents de maîtrise ont reçu quatre jours de formation, entre autres sur les "nouvelles problématiques de la jeunesse ouvrière" (session animée par le père Jean-Marie Petitclerc, éducateur de rue à Argenteuil). « Il s'agissait de les aider à mieux comprendre ces jeunes, leurs réactions, parfois à la limite de la violence, et à mieux gérer les conflits pour ne pas entrer dans l'escalade des propos », explique Gérard Castori, DRH du site.

Garantir l'égalité

Dans son deuxième chapitre, l'accord met en place différents dispositifs destinés à garantir l'égalité de traitement tant pour le recrutement (libellés de poste non discriminants, formation des recruteurs, audits internes réguliers et même "testings" externes) que pour l'évolution professionnelle. « Nous procédons déjà à un suivi statistique des augmentations et des promotions pour certaines catégories de salariés : femmes, plus de 50 ans, handicapés..., explique Jean-Luc Vergne. Un tel suivi étant interdit par la Cnil sur des critères d'origine ou de religion, nous réaliserons des études qualitatives avec des organismes externes pour ces populations. »

Enfin, pour piloter et contrôler la bonne application de ces engagements, sont mis en place un observatoire paritaire de la diversité et de l'égalité, qui se réunira annuellement pour analyser l'ensem- ble des suivis statistiques, un "Monsieur Diversité" (Xavier Chéreau, responsable de l'innovation et de la veille sociale - NDLR), ainsi que des commissions égalité au sein de chaque CE.