La motivation des salariés, ou plutôt leur démotivation, est un sujet à l'ordre du jour. En témoigne, notamment, le succès inattendu du livre Bonjour paresse, de Corinne Maier, clairement sous-titré «De l'art et de la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise». Towers Perrin vient de rendre publique une enquête européenne sur l'engagement des salariés. L'exception française ? Les salariés y expriment une demande de reconnaissance et de respect de la part de leur employeur supérieure à la moyenne européenne. Une demande de reconnaissance qui se traduit, notamment, par un souhait d'augmentation des rémunérations. Mais n'est-il pas plus facile de demander une augmentation que de réclamer du respect et de la reconnaissance ?

La récession que connaît la France depuis quelques années entretient le mal-être. D'un côté, les salariés, même s'ils ne sont guère motivés, ne cherchent pas pour autant à changer d'entreprise. De l'autre, les directions, le nez dans les chiffres, ne se soucient pas toujours des états d'âme de leurs troupes. Mais que se passera-t-il lorsque la reprise arrivera ? Les directions et les managers doivent montrer, dès à présent, en actes et non seulement en paroles, qu'ils se soucient des salariés. La vraie motivation passe par là. Plus sûrement et, surtout, plus durablement qu'une augmentation.