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FCI Besançon fait appel à un psychologue

SANS | Expériences & Outils | publié le : 14.09.2004 |

Aider les salariés à affronter le plan social et à vivre le deuil de leur emploi. Telle est la mission confiée au psychologue Jean-Luc Pignol par FCI Besançon, une filiale du groupe Areva.

Crise des télécommunications et compétition serrée sur le marché des connecteurs ont incité FCI (Framatome connectique international), du groupe Areva, à «réduire la voilure». La direction de l'unité de Besançon a, ainsi, annoncé, dès l'été 2003, qu'elle allait procéder à 115 suppressions de poste. « Sur 485 salariés, 411 étaient potentiellement menacés. Aussi avons-nous donné des détails sur les fonctions touchées pour encourager les personnes concernées à élaborer un projet personnel », indique Pascal Troupel, le DRH.

Une grande détresse psychologique

La direction a également fait appel à Jean-Luc Pignol, consultant et psychologue du cabinet bordelais JMC. « Dès octobre 2003, se souvient Pascal Troupel, nous avions perçu une grande détresse psychologique chez certains salariés, le plan social générant un stress difficile à surmonter. » Il ajoute que ces salariés avaient besoin d'un soutien psychologique, mais que le service RH n'avait pas les compétences pour l'assurer.

Jean-Luc Pignol a donc été chargé de s'entretenir avec les salariés, partants ou restants, qui le souhaitaient. Le psychologue a travaillé avec le service RH, le médecin du travail, l'infirmière, les managers, les partenaires sociaux et les consultants de la cellule de reclassement. « J'ai eu à suivre huit salariés, dont trois confrontés à de graves problèmes de sommeil causé par la peur du licenciement », confie Jean-Luc Pignol. Une femme refusait tous les emplois proposés, car elle avait un projet personnel. Le consultant a pu l'aider à le formuler. Alors que leur poste n'était pas concerné par la restructuration, certains se sentaient visés et avaient adopté des attitudes négatives ou agressives. L'accompagnement psychologique s'est, alors, également porté sur l'entourage et la hiérarchie des personnes licenciées. Dans d'autres cas, l'accompagnement a permis de « passer le stade du déni et d'enclencher le processus de deuil ».

Le service RH, où deux postes ont été supprimés, a été formé à gérer cette situation de rupture. Pour Jean-Luc Pignol, spécialiste de la «conduite du changement», intervenir dans le cadre d'un plan social n'allait pas de soi. Mais il juge son intervention utile et intéressante et se dit prêt à la renouveler. « Il ne s'agissait pas, pour FCI Besançon, de se donner bonne conscience, mais d'aider efficacement les salariés en difficulté. »

Dix mois de volontariat

L'objectif de l'entreprise - zéro licenciement - a été quasiment atteint. A l'issue de dix mois de «volontariat», le plan de sauvegarde de l'emploi a permis 18 mobilités dans le groupe, 49 reclassements externes, 22 créations d'entreprise, 14 cessations d'activité anticipées, plusieurs formations longues et plusieurs projets personnels. Seules deux lettres de licenciement sont parties cet été.