Aen croire les résultats de l'étude* que vient de mener l'Observatoire des présidents et directeurs généraux, espace de réflexion et d'analyse initié par Microsoft, les dirigeants des grandes entreprises françaises sont loin d'être convaincus des vertus des technologies de l'information et de la communication (TIC) sur le travail.

Les dirigeants sont dans une phase d'expectative, mais ils sont unanimes sur un point : avec le développement des TIC, le rapport au temps s'est modifié, faisant naître un sentiment d'urgence, ressentie comme une véritable agression. Mais aussi comme un risque, car « tout devient urgent et important » et « prendre des décisions devient une exigence ».

En outre, les dirigeants mettent en avant l'ambiguïté de ces outils qui généreraient l'illusion de l'autonomie et de la prise d'initiative. Deux notions toute relative, car « chacun se sent plus dépendant de l'autre au sein des processus désormais globaux et homogènes de l'entreprise », souligne l'étude. Les TIC ont également fait pénétrer le travail dans la sphère privée, soulèvent encore les sondés. A chacun, finalement, de trouver son équilibre entre TIC subies et TIC choisies. Reconnaissant qu'elles contribuent au travail en équipe (96 % des sondés), les dirigeants estiment, en revanche, qu'elles ont un effet négatif sur la prise de recul, voire sur la mémoire collective.

* L'institut Novamétrie a conduit 50 entretiens en face à face ; l'analyse a été confiée à la société Capio (groupe Adecco).