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« Ne pas prévenir les cancers professionnels serait impardonnable »

SANS | publié le : 07.09.2004 |

E & C : En quoi le drame de l'amiante a-t-il influencé le débat sur les autres types de cancers professionnels ?

M. H. : L'amiante a clairement fonctionné comme un révélateur. Cette fibre est interdite depuis 1997, alors que sa cancérogénicité est prouvée depuis les années 1960. Reste que ce drame a contraint les "préventeurs", les scientifiques, l'Etat et le monde du travail à se livrer à une véritable réflexion sur les cancers professionnels. Chacun a pris, depuis, la mesure des enjeux. Ne pas prévenir les cancers professionnels serait, aujourd'hui, impardonnable. C'est la grande leçon du drame de l'amiante.

E & C : Cela veut-il dire que vous sentez une plus grande prise de conscience sur la prévention de ces pathologies ?

M. H. : Oui, je ressens chez de nombreux acteurs (Etat, Cnam, organisations syndicales et professionnelles...) une volonté d'aller de l'avant. Je pense, notamment, aux industriels qui développent des produits de substitution aux matières cancérogènes. Si l'on souhaite que les choses avancent, tout le monde doit tirer dans le même sens. C'est un impératif.

E & C : Dans les entreprises, les cancers sont-ils davantage pris en compte dans les politiques de prévention ?

M. H. : En théorie, il n'y a pas à se poser la question, puisque, depuis le décret de février 2001, l'employeur a des obligations en la matière. Il peut, certes, passer outre ces recommandations, mais il s'expose à la faute inexcusable.

Le texte de 2001, intégré dans le document unique, l'oblige, ainsi, à effectuer un recensement des substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction. Il doit, ensuite, rechercher s'il peut utiliser un autre produit moins dangereux, puis mettre en place des dispositifs de protection collective. Si la protection collective n'est pas possible ou pas efficace, l'employeur doit mettre à disposition de ses collaborateurs des protections individuelles. La médecine du travail est associée à chacune des étapes de cette évaluation des risques.

De leur côté, les représentants du personnel et les membres des CHSCT doivent être tenus informés. Le chef d'entreprise est le seul responsable de cette démarche. Il peut, toutefois, se faire aider, notamment par les Cram, l'inspection du travail, sa branche professionnelle ou encore, l'INRS

*Institut national de recherche et de sécurité.

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