E & C : Vous venez d'organiser la première université d'été de l'Université européenne du travail (UET), qui a réuni 300 chercheurs, syndicalistes et représentants d'entreprises de vingt nationalités différentes. Pouvez-vous rappeler ce qu'est l'UET ?

C.-E. T. : L'Université européenne du travail, lancée en septembre 1999, est une université sans murs. Elle met en réseau des gens de milieux et de pays très différents, qui travaillent, par la formation, la recherche et l'échange d'expériences, sur le futur du travail en Europe. L'UET a mené des études et publié des rapports sur les restructurations, sur la responsabilité sociale de l'entreprise, sur la logique de service dans le travail. Avec Liaisons sociales Europe, nous venons de publier un travail sur les normes sociales européennes*.

E & C : Quels sont les projets de l'UET ?

C.-E. T. : L'UET était, jusqu'à présent, un projet porté uniquement par l'association française. Il va maintenant l'être par des personnes et des organisations en Europe. Cela lui entraînera, sans doute, une plus grande complexité, mais aussi une force énorme. D'ici à neuf mois, le site web sera reformaté pour être davantage européen. En France, l'UET va mettre en place, en novembre prochain, un cycle de formation très concret sur la connaissance du droit social en Europe à l'intention des praticiens (entreprises, syndicats...).

E & C : L'université d'été a accueilli Odile Quintin, directrice générale à la DG emploi et affaires sociales de la Commission européenne, et Gérard Larcher, ministre français délégué aux Relations du travail. L'UET a-t-elle pour ambition de peser dans le débat public sur l'Europe sociale ?

C.-E. T. : En tant qu'université, l'UET a une optique de développement de nouvelles connaissances pour l'action et pour la transformation. L'UET peut peser sur le débat public, comme réseau et comme projet, si, effectivement, les échanges aboutissent à la production de nouvelles hypothèses pour l'action et pour la réflexion.