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Au programme, substitution de produits et prévention

SANS | publié le : 07.09.2004 |

Alors que l'industrie chimique se fait plutôt discrète sur le sujet des cancers professionnels, Trelleborg Fluide Systems, une PME nantaise, favorise la substitution pour lutter contre ce risque.

Filiale du groupe suédois Trelleborg, spécialisé dans la fabrication de tuyaux industriels pour le BTP et l'automobile, la société nantaise Trelleborg Fluide Systems assure la production de mélanges d'élastomères. Des mélanges qui consistent à passer du plastique à l'élastique via l'adjonction de différents agents chimiques.

Susceptible d'exposer ses salariés à des produits toxiques, cancérogènes ou pour le moins dangereux, l'entreprise a pris la mesure du risque professionnel bien en amont. « Les Suédois sont très sensibles à ce problème. Mais, avant même d'être rachetée par Trelleborg en 2000, l'ex-CPIO, alors filiale de Renault, s'était engagée dans une démarche de substitution et de prévention », assure Gérard Petit, responsable des formulations.

Stade crucial

Aujourd'hui, sur un effectif de 100 personnes, seule une dizaine interviennent dans le dosage des mélanges destinés à la transformation du caoutchouc. Un stade crucial de la fabrication, où les risques ont été minimisés. « Notre technique consiste à bloquer les produits dangereux à l'entrée et à trouver une autre solution », explique Thibault Jung, responsable du service prévention-sécurité-environnement.

Trois formulateurs

A cet effet, l'entreprise s'est entourée des compétences de trois formulateurs. Des ingénieurs chimistes capables de vérifier la formulation et la composition de tous les produits fournis à l'entreprise et de les comparer avec les fiches produits délivrées par les fabricants. Capables, aussi, de trouver des molécules de remplacement, de simuler les process de fabrication pour mesurer la fiabilité et le coût d'une substitution. « Lorsque la substitution est impossible, d'autres voies de prévention peuvent être adoptées. Des systèmes de prédispersion, de prédosage, ou encore les protections individuelles », indique Thibault Jung.

Au fil des années, l'entreprise a substitué une quinzaine de produits. « On pose des questions très indiscrètes à nos fournisseurs. Mais c'est le chimiste qui est garant de la sécurité », affirme Gérard Petit.

Recombinaison aléatoire

Sur un millier de références, cinq à six produits demandent des précautions particulières. Notamment en raison d'un phénomène de recombinaison aléatoire, qui peut donner naissance à des mélanges nocifs, à partir de substances anodines.

Parallèlement, Trelleborg Fluide Systems met en oeuvre des plans d'action et de sensibilisation aux risques chimiques auprès des salariés. Des protections individuelles sont mises en place, les locaux et l'air sont étroitement surveillés. Les postes les plus sensibles sont encadrés par un suivi médical spécifique. En outre, l'entreprise déploie des programmes de surveillance en collaboration avec le service prévention des risques de la Cram des Pays de la Loire et la médecine du travail. En vingt-quatre ans d'activité, la PME n'a enregistré aucun cas de cancer professionnel.

TRELLEBORG FLUIDE SYSTEMS

Activité : fabrication d'articles en caoutchouc.

Effectifs : 100 salariés.

Production : 40 tonnes/jour.