Porter la double casquette de responsable qualité et de responsable syndical dans un grand groupe industriel n'est certes pas une situation banale, puisque cette position semble réaliser la synthèse des intérêts de l'entreprise, notamment commerciaux, et de ceux de son personnel.

Rien d'étonnant, dès lors, à ce que cette position de l'auteur l'ait prédisposé à s'exprimer sur le dialogue social. Rien d'étonnant, non plus, à ce qu'il tente de réconcilier la chèvre et le chou en prônant, d'une part, l'abandon de positions syndicales dogmatiques et figées sur une représentation du travail d'un autre siècle et, d'autre part, le respect des valeurs humaines et des relations sociales.

L'objectif de Jean-Louis Chauchard, ce faisant, est double : convaincre les salariés de la nécessité d'une pratique sociale solidaire et de l'utilité d'être représentés pour que leurs intérêts soient défendus, ainsi que leurs avantages garantis ; mais, surtout, transformer dans l'esprit des partenaires sociaux l'obligation et la contrainte du social en un véritable projet débattu et, finalement, partagé.

Au final, c'est la représentation dominant/dominé que l'auteur tente de remettre en question pour préparer une société qu'il veut plus juste et plus humaine, en opposition à la détérioration sociale actuelle.