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Polonaise (ut mineur) pour passer l'été

SANS | publié le : 31.08.2004 |

On se souvient du Gai laboureur. Bien sûr, c'est le nom d'une pièce de musique sur laquelle les pianistes débutants s'acharnent en détestant la Méthode rose. Mais les lecteurs les plus attentifs de cette chronique (qui sont forcément les plus indulgents) se rappelleront aussi qu'un personnage (très optimiste) était ainsi nommé dans une très ancienne d'entre elles, histoire de démontrer que notre environnement quotidien n'est quand même pas composé que de personnages étouffoirs et de mal-comprenants gélatineux.

Nostalgie...

Deux guerres d'Irak et quelques attentats après, on peut quand même se demander pourquoi on continue à faire semblant de "sautiller gaiement en produisant de la valeur" en concurrence avec le monde entier. Et en lisant le long chapitre des délocalisations et des plans sociaux, en jetant un regard effaré au dessus du gouffre de la Sécu (d'où sort, d'ailleurs, l'oeil de Caïn du contribuable...), et en voyant s'entasser les réglementations paralysantes de toute espèce, on peut se sentir pris d'un léger découragement...

Abattement.

Eh bien non, ce n'est pas le moment de rêvasser à un passé soi-disant plus enthousiasmant, comme si notre quotidien n'était désormais plus rempli que de procédures à bailler d'ennui, de réunions soporifiques, et de projets foireux condamnés à l'échec dès leur mise en oeuvre. L'oeil attentif, on repère des raisons d'espérer : c'est une question d'acuité dans le décryptage des signaux faibles, dans la machine à dépister les courants positifs, dans le potentiomètre à bonheur.

Et le rapport avec Chopin ? J'y viens.

La Polonaise (il y en a des "militaires", des "héroïques", plus au moins fortissimo), ce n'est pas qu'un sommet du piano, une pluie fine de bonheur, une vague de joie et de courage pour affronter la vie.

La Polonaise, c'est aussi le surnom affectueux (et parfaitement justifié au regard de son état civil) de la personne qui sort à l'instant de mon bureau : un torrent de bonne humeur, une giboulée de dynamisme, comme un souffle incroyable dans le paysage tout plat de notre quotidien.

« Ma, il faut avancherrr et rrregarder l'avenirrr. » (Bon, je vous épargne l'accent polonais. C'est vraiment difficile à écrire. D'ailleurs, au début, j'ai cru qu'elle était italienne...).

Elle a raison, la belle Polonaise ! La pause de l'été, c'est l'occasion d'avancer. Et en musique !