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Les dossiers sensibles de la rentrée

SANS | publié le : 31.08.2004 |

Sans attendre le bouclage de la loi de finances 2005, le gouvernement s'attelle aux dossiers sociaux ultra sensibles : réduction du temps de travail, plan de cohésion sociale, retour au Smic unique en 2005 et service minimum. Sur fond de "chantage à la délocalisation".

Déjà sur la sellette au début de l'été (voir Entreprise & Carrières n° 722, du 22 juin 2004), les 35 heures occupent, de nouveau, le devant de la scène en cette rentrée. Mettant le feu aux poudres, une poignée d'entreprises ont décidé de revoir à la hausse, y compris par la menace, les horaires de leurs salariés. Après Bosch, qui a obtenu de son personnel un passage à 36 heures sans compensation financière, la société Ronzat, à Châlons-en-Champagne, demanderait à ses salariés, d'après la CGT, de revenir à 39 heures payées 40 (à défaut, ils seraient licenciés économiques). Tandis que le groupe Doux, qui avait dénoncé, voilà dix-huit mois, son accord ARTT (signé en 1999), est revenu à une application stricte des 35 heures hebdomadaires, supprimant ainsi les 23 jours de RTT dont bénéficiaient les salariés...

Rencontres bilatérales

Face à ces offensives patronales, le gouvernement ne pouvait éternellement repousser l'ouverture du débat. Gérard Larcher, ministre délégué aux Relations du travail, a, ainsi, entamé, la semaine dernière, une série de rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux, pour évoquer l'évolution de la durée du travail (ainsi que cinq autres thèmes de négociation inscrits dans le plan de cohésion sociale : la gestion sociale des restructurations, l'emploi des seniors, la santé et la sécurité au travail, la réforme du droit du travail et le financement du paritarisme). Mais attention, Jacques Chirac l'a souligné dans son intervention du 14 juillet dernier : les éventuelles retouches devront apporter plus de liberté aux entreprises, mais aussi aux salariés, en leur permettant d'augmenter leur temps de travail en échange d'un pouvoir d'achat accru. De fait, souligne François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, qui a ouvert le bal des rencontres, le 26 août dernier, « je n'ai pas senti un ministre qui avait envie de bousculer la loi, il était peut-être même un peu gêné par un débat quelque peu dogmatique ». Pour autant, le leader cédétiste a rappelé l'opposition ferme de sa centrale à toute remise en cause de la RTT, souhaitant même son extension aux petites entreprises.

Du côté des employeurs, le son de cloche est évidemment tout autre. Le Medef donne le ton, par la voix de son président Ernest-Antoine Seillière : « Il vaut mieux travailler plus et garder son emploi que sacraliser les 35 heures et risquer de le perdre. » On est bien loin du « libre choix de travailler plus pour gagner plus ». En France, mais aussi en Allemagne, en Belgique ou encore aux Pays-Bas, c'est bien la baisse du coût du travail qui est visée. Y compris en utilisant l'arme du chantage à la délocalisation. Un dossier sur lequel Gérard Larcher a proposé aux partenaires sociaux de travailler à un « diagnostic commun ».