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Un terrain d'entente difficile à trouver

SANS | publié le : 13.07.2004 |

Mal parti ! C'est le verdict de l'ensemble des organisations syndicales à propos des négociations que souhaite lancer Gérard Larcher, le ministre délégué aux Relations du travail, en septembre.

Le coup de colère d'Ernest-Antoine Seillière sera-t-il partagé par l'ensemble des organisations syndicales ? Le patron des patrons a refusé tout net d'ouvrir des négociations sur les six thèmes proposés par Gérard Larcher, ministre délégué aux Relations du travail dans le cadre du plan de cohésion sociale : gestion sociale des restructurations, emploi des seniors, santé et sécurité au travail, modernisation du Code du travail, évolution de la législation sur la durée du travail et financement du paritarisme. Seul le dossier sur l'emploi des seniors et la pénibilité trouve grâce à ses yeux.

Thèmes imposés

Cette position n'est pas totalement éloignée de celle des autres partenaires sociaux. Un accord sur ces différents sujets semble peu probable avant la fin de l'année. Pour Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT, il s'agit d'une « négociation sous contrainte ». « On ne veut pas négocier sur des thèmes imposés par le gouvernement. Nous sommes, en revanche, demandeurs de concertation sur des thèmes comme les revalorisations des minima sociaux, la précarité, les accords majoritaires, ou encore l'évolution des salaires. » Même écho de la part de la CFTC.

La refonte du Code du travail suscite le plus d'inquiétudes. « Nous n'avons pas, par la négociation, à donner de la contrepartie pour la modification des règles du travail qui nous paraissent limiter l'embauche et le développement des entreprises », a indiqué Ernest-Antoine Seillière. Pour lui, cette réforme est de la responsabilité directe du gouvernement. Un avis partagé par FO, la CFDT et la CGT. « On est hostiles à 48 des 50 propositions de de Virville », assure Maryse Dumas. Il y a donc peu de chances que les discussions aboutissent.

Mise en garde

Michel Coquillon, secrétaire général adjoint de la CFTC, craint, de son côté, que les négociations s'inspirent des propositions du Medef. « Si les discussions démarrent sur cette base, nous n'irons pas très loin », prédit-il. Les syndicats ne souhaitent pas, non plus, aborder le thème de la RTT. « Nous nous opposerons à toute remise en cause idéologique et revancharde des 35 heures », précise Michel Jalmain, secrétaire national CFDT.

Jean-Claude Quentin, responsable national emploi-formation de FO, de son côté, met le gouvernement en garde : « L'accord sur la formation professionnelle n'a été possible que parce que la formation pouvait se faire en dehors du temps de travail. Si, demain, on remet en cause la RTT, on tue dans l'oeuf l'accord sur la formation. » Exclu également du débat, le financement du paritarisme, autre affaire du gouvernement. A l'Etat de prendre ses responsabilités.