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L'Europe en attendant la réunification ?

SANS | publié le : 13.07.2004 |

Une économie ouverte, un très faible taux de chômage, une tradition de négociation dans les relations du travail, un bon niveau d'accès aux études : la République de Chypre, partie sud de l'île, entre confiante dans l'Union européenne.

Situation complexe, mais plutôt florissante, que celle de la République de Chypre, la partie grecque de l'île qui rejoint l'Union européenne, alors que la République turque de Chypre du Nord n'y entre pas : une culture méditerranéenne séculaire, mais un droit du travail fortement hérité de l'époque de la colonisation anglaise ; un salaire moyen inférieur de 39 % à la moyenne des 15 pays "accueillants" de l'Union, pour un PNB par habitant de plus de 15 000 euros, qui en fait le plus riche des nouveaux membres de l'UE ; un très bon niveau de scolarisation initiale, avec, en revanche, une forte propension à fréquenter les universités étrangères...

La République de Chypre se trouvait, au lendemain de la partition de l'île, en 1974, dans une situation préoccupante : perte de 38 % de son territoire et de 70 % de ses ressources ; accueil de 200 000 réfugiés ; chômage de 30 % et baisse de 18 % du PNB.

Economie ouverte

Le choix d'une économie ouverte et d'une politique de finances publiques avantageuse a requinqué le pays : croissance de 5 % pendant dix ans ; inflation passée de 13,5 %, en 1980, à 2 %, aujourd'hui ; chômage autour de 3,2 % ; taux d'emploi des 15-64 ans de 70 % (pour 69 % en moyenne européenne). Conséquence : peu de problèmes de pauvreté ou d'exclusion sociale. Pour autant, le nombre de bénéficiaires des aides sociales est passé de 8 000 en 1990 à 15 000 en 2001.

La taille des entreprises est très petite, puisque 95 % d'entre elles emploient moins de 10 personnes, et seules 0,5 % en emploient plus de 100, soit 33 % de l'emploi.

L'industrie touristique est devenue la première activité du pays, puisqu'elle occupe directement plus de 25 % de la population active, et 40 % indirectement. Anglais, Suédois, Allemands sont, en effet, particulièrement friands de cette île.

Forte scolarisation

Autre caractéristique du modèle chypriote : un très gros effort de scolarisation : 81 % des jeunes âgés de 20 ans possèdent au moins un diplôme du secondaire ; 21 % des femmes n'étaient pas scolarisées en 1976, ce chiffre est tombé à 6 % en 1997 (2 % pour les hommes) ; 69 % des diplômés du secondaire poursuivent leurs études, dont 54 % à l'étranger. Et seuls 15 % de ces étudiants ne reviennent pas à Chypre après leur diplôme. L'île bénéficie donc d'une forme de brain drain à l'envers.

Législation lacunaire

En matière de droit du travail et, surtout, de protection sociale, les textes législatifs et réglementaires chypriotes apparaissent très lacunaires. Ce système juridique, fondé sur le modèle anglo-saxon, laisse une large place aux partenaires sociaux et aux cocontractants. C'est pourquoi le taux de syndicalisation est très élevé : plus de 80 % des salariés sont adhérents à un syndicat, rattaché, le plus souvent, à l'une des deux confédérations du secteur privé : Pancyprian federation of labour (gauche) ; Cyprus workers confederation (centre-droite). Les fonctionnaires, les enseignants, les employés de banque ont leurs propres organisations. Du côté des employeurs, il existe 36 associations patronales, membres de la Cyprus employers and industrialists federation.

En fonction des conventions collectives, la durée hebdomadaire du travail varie entre 36 et 45 heures, réparties sur cinq ou six jours par semaine. En pratique, les 40 heures, à raison de cinq jours par semaine, semblent devenir la norme. Tous les salariés ayant au moins 48 semaines de service ont droit à un minimum de congés payés de vingt jours ouvrables par an (en cas de travail cinq jours par semaine), ou à vingt-quatre jours (en cas de travail six jours par semaine).

Bilan : « Le climat social est assez serein, les cas de conflits sociaux sont relativement rares et l'absentéisme est généralement faible », note la mission économique de l'ambassade de France.

Un enjeu important pour Chypre sera d'augmenter le taux d'emploi des femmes, qui est de 61,6 % contre 81 % pour les hommes, car « l'emploi féminin sera la clé de l'économie », assure le gouvernement chypriote.

CHYPRE

Population : 793 000 habitants.

Population active : 315 000 personnes (% de femmes nc).

PIB par habitant :19 400 euros.

Pas de salaire minimum#lt;.

Salaire moyen brut mensuel :1 410 euros.

Coût du travail horaire : nc.

Taux de chômage :3,2 %.