Se développer avec moins de personnel. Tel est le nouveau credo du Crédit Lyonnais, racheté, en décembre 2002, par le Crédit agricole. Lors d'un CCE, le 6 juillet dernier, la direction du "Lyonnais" a annoncé la suppression de 2 432 postes, sur trois ans, sur un effectif de 26 500 salariés. L'allègement de la masse salariale s'effectuera sans licenciement économique, via des départs non renouvelés. Dans le même temps, le groupe entend ouvrir 150 nouvelles agences d'ici à 2007.

Une stratégie vivement critiquée par les syndicats "maison", qui suscite également bien des questions chez les salariés du Crédit agricole. A l'occasion d'un point presse, le 6 juillet, le Syndicat national de l'encadrement du Crédit agricole (Sneca) a, en effet, demandé une clarification sur la notion de "réseaux concurrents et complices". « Sur le terrain, indique Michel Fournier, président du Sneca, cela se traduit par du dumping. »

Autre motif d'inquiétude pour cette organisation affiliée à la CFE-CGC, qui revendique 4 000 adhérents : les 4 600 suppressions d'emploi, annoncées suite à la fusion des deux groupes. « Il va pourtant bien falloir régénérer les effectifs. Le Crédit agricole affiche une pyramide des âges très préoccupante, avec des départs massifs prévus à compter de 2008. » Le Sneca demande, également, l'ouverture d'une négociation sur la gestion des carrières et la mobilité. « Aujourd'hui, un salarié de la caisse régionale de Bretagne qui souhaite intégrer celle d'Aquitaine doit démissionner, sans garantie d'être recruté », note Michel Fournier. Sollicitée, la direction du Crédit agricole n'a pas souhaité s'exprimer.