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La "petite Suisse" attire les investisseurs

SANS | publié le : 13.07.2004 |

Avec des salariés bien formés et pratiquant souvent deux langues étrangères, la Slovénie s'enorgueillit du meilleur taux de productivité des dix. Nombre de grands groupes français y sont présents.

Souvent qualifié de meilleur élève de la classe des nouveaux pays membres de l'Union européenne, ce petit pays de 20 273 km2, peuplé d'un peu moins de 2 millions d'habitants (l'équivalent de Paris intra-muros), affiche une richesse par habitant proche de celle de la Grèce ou du Portugal : 11 690 euros par an par habitant, en 2002, et 16 600 euros en termes de pouvoir d'achat, soit 77 % de la moyenne de l'Europe des Quinze.

Depuis plusieurs années, la France est le deuxième investisseur du pays (derrière l'Autriche). De nombreux groupes français (Renault, PSA Peugeot Citroën, Aventis, Leclerc, Adecco, Sodhexo...) sont présents sur ce petit marché, qui leur ouvre la porte des Balkans.

Taux de productivité

Le premier employeur du pays est, ainsi, l'usine Revoz (2 100 salariés), détenue à 54 % par Renault, qui produit des Clio. Le pays affiche le meilleur taux de productivité des dix nouveaux membres (71 % de la moyenne de l'Europe des Quinze, devant le Portugal), et bénéficie d'une population relativement qualifiée. « Généralement bien formés, les salariés slovènes ont une pratique du stage en entreprise et parlent presque tous l'anglais et l'allemand, souligne Philippe Pedrini, directeur général d'Aquasystems Slovénie (12 salariés). Dans la région de Maribor, ils sont également nombreux à avoir eu une expérience professionnelle en Autriche. »

Poursuite d'études

« A mon arrivée, fin 2001, j'ai été étonné par la propension des Slovènes à poursuivre des études tout au long de leur vie professionnelle », confirme Lionel Tasse, directeur général de Peugeot Slovénie (45 salariés).

« Les salariés slovènes possèdent une bonne formation générale et sont avides d'apprendre, mais manquent encore de compétences techniques », observe, quant à lui, Miro Smrekar, directeur général d'Adecco Slovénie. Depuis l'autorisation de l'intérim, à la fin des années 1990, puis sa formalisation légale, en 2003, la filiale du groupe français emploie 30 permanents (intérim, conseil en management, externalisation, recrutement) et 1 200 intérimaires.

« Le travail temporaire est encore un outil nouveau, et les candidats ont tendance à préférer les postes permanents », souligne Miro Smrekar. D'autant plus que nombre d'emplois temporaires sont occupés par des étudiants, par le biais d'organismes régionaux mettant en relation les jeunes, rémunérés environ 4 euros l'heure, et les entreprises. « D'une manière générale, poursuit Miro Smrekar, les salariés slovènes manquent un peu de flexibilité. » Un avis partagé par Lionel Tasse, surpris par leur attachement à la rédaction du contrat de travail et, plus particulièrement, à la description de fonction : « De nombreux salariés font même relire leur contrat par un avocat avant de le signer, et dès que l'on modifie un peu le contenu de leurs tâches, il faut renégocier des contreparties. »

Cette "rigidité" se manifeste, également, selon lui, dans des difficultés à travailler en transversal. Mais se prête bien à l'instauration d'un système de management par objectifs et d'évaluation de la performance.

Droit du travail protecteur

Les salariés slovènes bénéficient, enfin, d'un régime de protection sociale obligatoire avantageux (les femmes disposent, ainsi, d'un congé maternité d'un an), et d'un droit du travail protecteur. La durée hebdomadaire de travail est de 40 heures, et le licenciement est bien encadré. La période d'essai, par exemple, ne peut pas être renouvelée, et sa rupture exige la réunion d'une commission, composée, pour partie, de salariés.

SLOVÉNIE

Population :1,966 million d'habitants, dont 51 % de femmes.

Population active : 962 000 personnes (dont 45,5 % de femmes).

PIB par habitant : 16 000 euros.

Salaire minimum brut mensuel : 466 euros.

Salaire moyen brut mensuel : 928 euros.

Coût du travail horaire : 8,98 euros.

Taux de chômage : 6,7 %.