Spécialisée dans la fabrication et la distribution de parfums et de cosmétiques, YSL Beauté (Gucci-PPR) a externalisé la totalité de la gestion de sa paie auprès d'ADP-GSI. Depuis mars dernier, le spécialiste de l'externalisation des RH prend en charge la gestion du système informatique de paie d'YSL, la saisie des informations sur le système, l'édition des fiches de salaire, le déclaratif aux tiers, le contrôle...

Une partie du personnel du service paie a été repris par ADP-GSI. Ce service compte cinq personnes, contre douze auparavant. Sur les sept salariés qui ont perdu leur poste, deux ont été reclassés en interne, et deux ont décidé de quitter YSL, « car ils travaillaient sur des sites de production en province, et ne souhaitaient pas déménager chez ADP-GSI, dans les Yvelines », explique Jean-Noël Thiollier, DRH groupe d'YSL Beauté. Trois sont maintenant salariés d'ADP-GSI. YSL ne conserve, en interne, que la transmission des données paie brutes vers ADP-GSI et l'interface avec les salariés. Cet interfaçage fait, entre autres, partie des missions du service paie redimensionné, dont « les tâches vont évoluer vers une plus forte valeur ajoutée », promet Jean-Noël Thiollier.

Le choix d'externaliser la paie a été dicté par des contraintes économiques : « Dans le contexte d'un marché stagnant, il me fallait réduire mes ressources », explique Jean-Noël Thiollier. YSL Beauté espère réaliser une économie globale de 175 000 euros au terme du contrat de cinq ans, et obtenir un retour sur investissement à compter de la deuxième année. Le gain envisagé est de 17,5 euros par fiche de paie et par an, soit nettement moins que les 100 euros annoncés par ADP-GSI dans sa communication. « Cet écart s'explique, notamment, par le fait que nous possédons trois sites, ce qui nous oblige à conserver cinq personnes au service paie », explique-t-on à la DRH.

La possibilité de faire reprendre ses salariés a été un critère déterminant dans le choix du prestataire. Le transfert des trois salariés d'YSL vers ADP-GSI n'a pas été encadré par l'article L122-12 mais par une convention tripartite comprenant des garanties pour les salariés : garanties en cas de licenciement, reprise d'ancienneté, aides à la mobilité géographique. Selon Jean-Noël Thiollier, la reprise des trois salariés par ADP-GSI ouvre, pour ces derniers, des « possibilités de reconnaissance et d'évolution » supérieures à ce qu'ils pouvaient attendre chez YSL. Allant dans le même sens, ADP-GSI remarque que la convention Syntec, dont il relève, ainsi que ses accords d'entreprise, sont « favorables » aux salariés. Après la paie et le recrutement, YSL Beauté envisage d'externaliser l'administration de la formation et la gestion de l'évaluation des salariés.