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Pouvoir d'achat en berne pour les cadres en 2003

SANS | publié le : 12.07.2004 |

Sérieux coup de frein sur la progression du pouvoir d'achat des cadres en 2003, selon la CFDT-cadres. Il est même en recul pour la moitié d'entre eux, sur fond d'individualisation renforcée par le recul des augmentations collectives.

Une année de vaches maigres : voilà à quoi se résume 2003, selon la CFDT-Cadres qui a analysé la progression des salaires des cadres à travers son panel annuel Oscar. « Près d'un cadre sur deux (46 %) a perdu du pouvoir d'achat », indiquent les auteurs de l'étude, publiée ce 6 juillet. C'est le plus mauvais résultat recueilli depuis quatre ans auprès de ce panel, qui rassemble 1 246 cadres employés à temps plein, sans interruption de carrière au cours des cinq années précédentes. C'est aussi dix points de recul par rapport à 2002.

En moyenne aussi, l'évolution du pouvoir d'achat des cadres subit un sérieux coup de frein, passant de + 1,9 % en 2002 à + 1,2 % en 2003. Les jeunes cadres (moins de 40 ans), dont 48 % voient reculer leur pouvoir d'achat, sont les plus pénalisés, avec les femmes, qui enregistrent une augmentation moyenne de 0,5 % contre 1,5 % pour les hommes.

Un marché déprimé

La CFDT-cadres lie ces évolutions négatives à la conjoncture économique de l'année 2003, rappelant que le PIB n'a alors progressé que de 0,5 %, ce qui a réduit les marges de négociation salariale. D'autre part, le marché du travail est resté déprimé, le chômage des cadres a continué de progresser, pour atteindre 5,4 % au dernier trimestre 2003, contre 4,5 % l'année précédente.

Autant d'éléments qui favorisent une poursuite de la flexibilisation et de l'individualisation des salaires. Ainsi, en 2003, 21 % des cadres n'ont bénéficié que d'une augmentation individuelle, contre 19,3 % en 2002.

A contrario, les augmentations collectives subissent de plein fouet les effets de la conjoncture : le niveau de 2003 (50 % des cadres en ont reçu) est en baisse de 10 points par rapport à 2002. Au total, 21 % n'ont pas du tout été augmentés, contre une moyenne qui s'établissait à 14 % depuis plusieurs années (voir graphique ci-dessus). Ainsi, l'individualisation des salaires progresse non par une multiplication des augmentations individuelles, dont la proportion de bénéficiaires paraît atteindre un plafond de 40 % à 50 % (46,4 % en 2003), mais par un recul des augmentations collectives.

Ces rémunérations sont complétées par de l'intéressement pour 32 % des cadres du panel (47,7 % de leurs entreprises en proposent dans le privé ; 45,5 % dans le service public et 1,7 % dans la fonction publique). Les revenus perçus sont très significatifs pour les 8,3 % des cadres qui reçoivent un versement chaque année depuis cinq ans, avec une moyenne, sur la période, de 12 178 euros annuels dans ce cas. Au contraire de ces "abonnés", une partie des cadres n'ont reçu qu'un versement sur la totalité de la période, de 835 euros en moyenne.

Participation

La participation vient en sus pour 43,8 % des cadres du privé, et représente près de 10 000 euros annuels, en moyenne, pour ceux qui ont reçu une prime chaque année (6 % d'entre eux). Quant aux stock-options, à peine plus de 2,5 % de la population analysée est concernée, une proportion qui tend à se stabiliser. Les plus-values latentes restent faibles, à 1 211 euros en moyenne.

La CFDT-cadres rappelle que les rémunérations des dirigeants, notamment ceux du CAC 40, ont doublé en quatre ans, malgré les faibles performances des entreprises. Elle convie à la reprise des négociations salariales, de la réflexion sur l'individualisation et contre les exclusions en la matière (seniors, jeunes embauchés, femmes...).