Les cadres ont plus que jamais le moral en berne, mais ils ne sont pas prêts à s'investir dans un mouvement social. C'est l'enseignement principal qui ressort du "Baromètre cadres" de la CFE-CGC, dont les résultats ont été annoncés le 30 juin. Sur les 944 cadres interrogés par Opinion Way, 52 % se déclarent insatisfaits de leur rémunération (51 % en mars dernier), tandis que 59 % jugent leurs émoluments inéquitables par rapport à leur engagement. « D'une façon générale, ce sont les femmes et les cadres les plus âgés qui sont les plus nombreux à partager cette insatisfaction, aussi bien sur les rémunérations que sur la plupart des autres critères », note la CFE-CGC.

L'étude relève, par ailleurs, un fort accroissement du sentiment d'alourdissement de la charge de travail (77 % pour les cadres et 87 % pour les militants du syndicat), alors même que l'intérêt du travail (31 %) reste la préoccupation essentielle du personnel d'encadrement, devant la rémunération (25 %), la pérennité de l'emploi (21 %), le temps de travail (11 %), le niveau de responsabilité (7 %) et la participation aux choix stratégiques de l'entreprise (7 %). Parallèlement, 48 % des sondés se disent « satisfaits » des perspectives d'évolution professionnelle dans leur entreprise.

Autre constat : si une majorité de cadres affirment avoir des relations « satisfaisantes » avec leurs collègues et leurs collaborateurs, ils estiment que leurs relations avec leur direction se dégradent. Avec 63 % d'opinions favorables, cet item enregistre son plus bas niveau depuis trois ans. Par rapport au dernier baromètre, de mars 2004, les cadres jugent qu'ils sont moins bien informés sur les résultats de leur entreprise, ainsi que sur ce qu'elle attend d'eux.

« Leur adhésion à la stratégie de l'entreprise reste médiocre. Pour autant, ce "blues" des cadres n'entraîne pas une mobilisation sociale forte », regrette l'organisation syndicale. En effet, 27 % des cadres (38 % des militants de la CFE-CGC) estiment « probable » qu'un mouvement social éclate dans leur entreprise. Et seuls 32 % sont disposés à s'engager dans un conflit.

Actualité oblige, les cadres étaient questionnés sur la réforme de l'assurance maladie. Une nette majorité se dégage en faveur de l'action gouvernementale.