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Bosch Vénissieux bientôt aux 36 heures ?

SANS | publié le : 12.07.2004 |

Pour accueillir un investissement productif de 12 millions d'euros, Robert Bosch Vénissieux devra réduire ses coûts salariaux de 12 %. L'entreprise pourrait, ainsi, passer aux 36 heures, payées 35.

A Vénissieux (69), les 820 salariés de l'usine Robert Bosch se préparent à prendre une décision désagréable : renoncer à six jours de RTT ainsi qu'à différents avantages, en échange de la modernisation du site. Un investissement de 12 millions d'euros qui permettrait de remplacer la fabrication des pompes à injection Diesel par une nouvelle génération d'injecteurs "Common Rail".

L'usine Bosch de Bari (Italie) fabrique ces pompes depuis octobre 2003. Celle de Jilhava (République tchèque) se prépare à accueillir une ligne de production en septembre. Sauf si Vénissieux lui est préféré. L'adaptation technologique de ce site est devenue problématique. Au moins 300 emplois seront supprimés d'ici à la fin 2007. L'arrivée d'un nouveau process en préserverait 190, avec la perspective de rester compétitif.

Projet de sauvegarde

La direction allemande a fait valoir que l'option tchèque coûterait 5 millions d'euros moins cher. A charge pour les Vénissians de baisser leurs coûts salariaux de 15 % à 20 %. La CFDT et la CFE-CGC ont accepté de négocier un projet de sauvegarde, mais sur une base de 12 %. Les deux syndicats ont signé, en mai, un protocole d'accord avec la direction, dont le principe a été, au préalable, approuvé par référendum, à 73 %.

Principale disposition de l'accord : le passage de 35 à 36 heures hebdomadaires, payées 35, sans modification de l'horaire journalier. Le nombre de jours RTT serait ramené à 14, contre 20 aujourd'hui. L'établissement appliquera la modération salariale sur trois ans, accordant 1 % de progression annuelle. Un certain nombre d'avantages sont modifiés ou supprimés. Disparaissent, ainsi, les veilles de fêtes de fin d'année, le lundi de Pentecôte et les sorties anticipées. Un jour de formation par an sera pris sur les congés payés ou sur la RTT. Le ticket de cantine sera plus cher et la subvention au CE entamée de 0,25 %.

Accord sous condition

« C'est la négociation de la dernière chance », plaide Marc Soubitez, secrétaire CFDT du CE et membre du CCE européen de Bosch, rappelant que « l'accord n'a pas vocation à être exporté dans les autres sites du groupe ». Serge Truscello, délégué CGT, y voit, au contraire, un « ballon d'essai » pour Bosch : « On nous demande d'accepter de baisser le coût du travail pour améliorer l'outil de production, en faisant peser sur les salariés un chantage individuel et collectif. » L'accord ne sera entériné que si un minimum de 90 % des salariés approuvent l'avenant au contrat de travail qu'ils ont reçu le 8 juin. Leur délai de réflexion court jusqu'au 13 juillet. Le 22 juin, selon la CFDT, 36 % d'entre eux l'avaient signé. Contactée ce même jour, la direction n'a souhaité s'exprimer que par communiqué, reconnaissant « l'importance de l'effort demandé aux salariés ».