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Bavard, cossard, et vantard, le trio qui tue...

SANS | publié le : 12.07.2004 |

« Cette fois-là, c'est trop ! » Cette affirmation péremptoire et emblématique, vous et moi l'avons entendue chacun au moins cent fois dans les dix dernières années. Autant dire qu'on finit par y prêter une attention un peu mollasse, dans le genre : « Qu'est-ce qu'il lui arrive encore, à celui-là, qui fait du bruit jusque dans le couloir pendant qu'on essaie de travailler un peu sérieusement ? ».

Allons voir.

On a beau croire qu'on connaît toutes les figures historiques et remarquables chez le client, celui-là m'avait échappé : un grand costaud suffocant, hors de lui, le col de chemise entrouvert, la cravate en dérive, et le regard haineux de celui qui cherche un futur pendu.

Manifestement, il lui faut de l'aide : de l'oxygène, ou un calmant. Quelque chose d'efficace pour maîtriser le fauve hors de lui. Et vite. Avant que ça vire au pugilat. Il y a urgence. Je m'approche.

« Ah, c'est vous le consultant ? Eh bien, vous tombez à pic ! C'est là qu'on va voir si les honoraires qu'on vous paie peuvent servir à quelque chose... ! »

Aïe ! J'aurais mieux fait de rester dans mon bureau d'emprunt, bien au chaud devant l'écran, à rédiger ma petite recommandation proprette, à l'écart du bruit et des émotions...

Il raconte : A la veille de signer "le contrat du siècle" (et je ne peux pas m'empêcher de penser à Monsieur de Maesmaker, à la mouette de Gaston Lagaffe, et aux dégâts subséquents), il découvre que le responsable du dossier a réussi le triplé historique : informer le client des conditions qu'on pourrait lui faire au tout dernier moment, mais sans prévenir qu'il allait le faire. Se vanter d'avoir décroché l'affaire avant qu'elle soit signée, ce qui n'a pas manqué d'arriver jusqu'aux oreilles du décideur, lequel vient d'appeler pour dire qu'il voulait bien faire client, et encore, peut-être, mais sûrement pas peau d'ours. Et qu'on pouvait aller se faire voir. (Il n'a pas dit où. Mais on peut imaginer.)

D'autant que le dossier dudit superhéros du commerce ne comprenait pas le quart de la moitié des précisions demandées.

Tout ce qu'il faut pour s'énerver, en effet. Ou alors pour rappeler des vérités un peu vite oubliées : pas de réussite, notamment commerciale, sans un travail d'équipe, dans la discrétion, et en tenant sa promesse.

Donc, pas de place, en effet, pour les bavards, les cossards, et les vantards.

Rassurant, non ?