Un sociologue, Jean-Pierre Poulain, attaché à l'université de Toulouse, et un nutritionniste, le Dr Arnaud Basdevant, de l'Hôtel-Dieu à Paris, viennent de présenter une étude sur les conséquences de l'obésité sur la vie professionnelle, dans le cadre des journées "Rondeurs et bien-être" de la station thermale de Brides-les-Bains (Savoie). Ils ont questionné 400 personnes obèses.

Ces personnes rapportent qu'elles se trouvent réduites, aux yeux des recruteurs, « à leur apparence physique, ce qui fait disparaître toutes leurs caractéristiques, compétences relationnelles ou professionnelles ». Les obèses sont perçus comme des individus « mous », « peu enclins à l'effort ».

Il semble que leur progression soit également ralentie : « Les situations de régression sociale (par rapport aux parents) sont plus fréquentes parmi les obèses (45 %) que dans la population générale (31,1 %). Ce phénomène est plus marqué chez les femmes (47 %) que chez les hommes (38 %). »

Autre enseignement : ces personnes s'orientent surtout vers les secteurs de la santé et de l'action sociale (22 %) et l'administration publique (13 %), mais peu sont présentes dans l'hôtellerie et les services aux entreprises (3 % et 2 %), « qui sont, avant tout, des métiers de représentativité ». Selon l'étude, 45 % des sondés estiment que « leur situation professionnelle n'est pas à la hauteur de leurs aspirations ».