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Le coût explos if de l'assurance santé

SANS | publié le : 29.06.2004 |

La croissance annuelle à deux chiffres des cotisations d'assurance santé pousse les entrepreneurs américains à essayer de nouvelles formules. Où l'assuré est de plus en plus sollicité.

Aux Etats-Unis, les coûts de l'assurance santé suivent une courbe explosive. Ils augmentent régulièrement de 14 % à 18 % par an. Et même cette année, dite plus raisonnable, les experts s'attendent à une hausse moyenne de 10 %, deux fois supérieure au rythme de l'inflation. La dernière étude de la fondation Kaiser Family souligne l'ampleur des dégâts. En 2002, les cotisations annuelles d'une famille s'élevaient, en moyenne, à 6 518 euros, un an plus tard, elles atteignaient 7 430 euros.

Dans ces conditions, il s'avère de plus en plus difficile de jouer la carte de la prévoyance pour une entreprise. Les employeurs n'ont aucune obligation légale de couvrir leurs salariés, et la cohorte des non-assurés ne cesse de grossir.

Selon les statistiques de l'Urban Institute, 69,2 % des actifs bénéficiaient d'une couverture sociale en 1999. Trois ans plus tard, ils n'étaient plus que 66,9 %. Les PME, notamment, incapables de négocier des tarifs avantageux avec les assureurs, jettent de plus en plus souvent l'éponge. Et le nombre total de non-assurés est aujourd'hui de 43,6 millions d'Américains. C'est d'autant plus dommageable qu'il n'existe pas, comme en France par exemple, un régime de base assez généreux.

Copaiement

Pour ceux qui restent assurés, les efforts réclamés par l'employeur sont de plus en plus pressants. Une étude de Hewitt Associates relève, ainsi, que 24 % des sociétés réclamaient à leur salarié un "copaiement" de 15 dollars (12,3 euros) en 2002, pour une consultation chez un généraliste. « Pour baisser le coût de l'assurance, explique Tom Beauregard, consultant de Hewitt Associates, les entreprises multiplient les choix. On fait presque du sur-mesure pour chaque salarié. Il choisit le montant de sa cotisation, l'étendue de sa cou- verture, ce qu'il garde à sa charge... »

Louise Probst, directrice de la Saint Louis Area Business Health Coalition, qui regroupe 40 grandes entreprises (Boeing, Edward Jones, Monsanto, Anmheuser Busch...), a vu de nouvelles formules se mettre en place. Certains copaiements forfaitaires sont remplacés par du pourcentage. Dorénavant, le malade prend à sa charge 10 % des frais. Soit beaucoup plus qu'autrefois.

Politique de prévention

Les entrepreneurs mettent aussi l'accent sur la gestion des maladies chroniques. « Le diabète, l'arthrite... sont les maladies qui pèsent le plus dans les dépenses, ajoute Tom Regard. On essaie donc de développer la prévention, et la régularité des traitements (tests, visites chez le docteur, régimes...) pour alléger le coût de la maladie. Et on multiplie les informations sur les médecins, les hôpitaux, les laboratoires... pour éclairer les choix des assurés. » Aux Etats-Unis, chaque hôpital décide de son prix de journée. Il y a donc des écarts énormes dans les tarifs et la qualité des services. De plus en plus d'employeurs expliquent ces détails à leurs salariés... dans le but de réduire la facture. Enfin, certaines entreprises, telles les membres de la coalition de Saint Louis, achètent ensemble, directement aux laboratoires pharmaceutiques, des médicaments à prix soldés.

Gestion des non-assurés

Il faut aussi s'intéresser aux 43,6 millions de non-assurés. Car, indirectement, eux aussi pèsent sur les comptes des entreprises. Selon Hewitt Associates, le coût des cotisations de santé est sans doute 5 % supérieur du fait des non-assurés. Les hôpitaux, les médecins, puis les assureurs font payer leurs services plus chers pour financer les soins, accordés gratuitement aux non-assurés (en urgence, par exemple).

Les grandes entreprises ont donc de bonnes raisons, sociales et économiques, pour attaquer de front le problème de cette population. Plus de cinquante grandes sociétés (IBM, Sears, Starbucks, Mc Donald's...) viennent, ainsi, de s'associer pour créer des coalitions régionales d'entreprises qui leur permettront de négocier de meilleurs tarifs pour les non-assurés.