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Les Smic revalorisés

SANS | publié le : 22.06.2004 |

En 2005, la France connaîtra, à nouveau, un Smic unique. Mais en attendant, six Smic continueront à cohabiter.

Pour sortir de l'imbroglio des Smic multiples, né du passage aux 35 heures, la loi Fillon du 17 janvier 2003 a posé les jalons d'un retour au salaire minimum unique dès 2005. Mais, en attendant, six systèmes de revalorisation du Smic perdurent, avec des hausses de 2,1 % à 5,8 %.

Les apparences sont trompeuses. Ceux qui vont bénéficier de l'augmentation la plus élevée, soit 5,8 %, sont, en fait, les salariés payés à l'heure dont les entreprises sont restées à 39 heures, et certains salariés à temps partiel ou les nouveaux embauchés dans les entreprises à 35 heures (environ un million de salariés concernés). Ils toucheront 1 154,21 euros, soit le salaire le plus bas.

Revalorisation limitée

A l'inverse, les smicards qui travaillent dans des entreprises passées aux 35 heures après le 1er juillet 2002 connaîtront, eux, une revalorisation limitée à 2,1 %. Mais ce sont eux qui reçoivent la rémunération mensuelle la plus élevée, soit 1 197 euros.

Les autres smicards bénéficient d'un relèvement compris entre 2,3 % et 3,7 %, soit des salaires mensuels compris entre 1 178 euros et 1 195 euros, en fonction de leur garantie de rémunération mensuelle (GRM). Un garde-fou créé par Martine Aubry à côté du Smic horaire, afin que la RTT ne se traduise pas par une perte de pouvoir d'achat.

Chiffon rouge

Cette hausse va poser des problèmes aux entreprises. Le 15 juin, le patron du Medef, Ernest-Antoine Seillière, a agité le chiffon rouge en estimant que cette hausse jouait « contre l'emploi ». Il a également mis en garde le gouvernement contre toute tentation de réduire les allègements de charges sur les bas salaires, que la loi Aubry avait accordés aux entreprises en compensation des 35 heures. D'après le Medef, le gouvernement envisagerait de restreindre la baisse des charges aux salaires n'allant pas au-delà de 1,5 Smic (contre 1,7 Smic actuellement). Cette modification du dispositif représenterait un coût supplémentaire de 2,7 milliards d'euros pour les entreprises.