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Le "Grand Lyon" revoit le métier d'éboueur

SANS | publié le : 22.06.2004 |

La communauté urbaine de Lyon réorganise son service de propreté. Elle a investi 46 000 euros dans une étude ergonomique ciblant les éboueurs de la collectivité.

«Nous voulons faire de notre service une référence en France et en Europe. » Marc-François Ducroux, directeur de la propreté de la communauté urbaine du Grand Lyon (55 communes), travaille, depuis un an, sur un vaste projet de service visant ses divisions gestion des déchets et nettoiement des espaces publics. Objectif : améliorer la performance en réor- ganisant le travail. Quelque 2 000 salariés sont concernés.

La catégorie des éboueurs fait l'objet d'un traitement particulier. Ces 350 "agents de salubrité", qui font 14 km à pied et réalisent jusqu'à 600 gestes par jour, sont exposés aux risques professionnels : 50 d'entre eux souffrent de troubles musculo-squelettiques (TMS). La direction a décidé de partir de leurs conditions de travail pour repenser son système de production. A l'automne 2003, elle a financé, à hauteur de 46 000 euros, une étude ergonomique analysant soixante circuits de collecte.

Film pédagogique

L'enquête, confiée au laboratoire d'ergonomie de l'université Lyon-1, devait être "co-construite". Le prestataire a, ainsi, travaillé avec l'ergonome de la collectivité, les six strates hiérarchiques du service, la médecine du travail, les syndicats et les éboueurs. Trois jours par semaine, quatre ergonomes ont suivi une équipe d'éboueurs sur cinq circuits différents, pour tenir compte de la variabilité des tâches. Les universitaires ont soumis leurs observations aux médecins du travail. Ils ont également interviewé les éboueurs, pendant les pauses et sur les trajets de retour. Un million de données ont été collectées. Pour que les décideurs s'approprient les résultats, ils ont réalisé un documentaire, présenté aux élus. « Ce film pédagogique permet, en dix minutes, de cerner toutes les problématiques du métier », souligne Marc-François Ducroux.

De nouveaux modes de collecte

Le prestataire s'est interdit toute préconisation, mais continue à accompagner le projet. La direction veut redécouper les circuits et expérimenter de nouveaux modes de collecte, en y associant les agents et les syndicats. L'idée est de redistribuer les équi-pes selon l'importance des secteurs et de diminuer les fréquences de ramassage. Certaines disposeront de véhicules équipés de bras articulés, à l'essai à l'automne 2004. Cette automatisation permettra de préserver le professionnel et de ramener l'effectif embarqué à deux personnes.

A charge, aussi, pour les agents de maîtrise, dont le profil de poste a été remanié (ils interviendront sur la collecte ou le nettoiement, mais plus sur les deux), de mieux gérer la sécurité des éboueurs. Un référentiel sur ce thème est élaboré en interne. En attendant que ces mesures trouvent leurs effets, direction et salariés cherchent un compromis sur l'obtention d'un jour de récupération, deux samedis par mois.