logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

La FLA pousse les multinationales à la vertu sociale

SANS | publié le : 22.06.2004 |

La Fair Labor Association (FLA) propose aux multinationales un code de conduite et un dispositif de contrôle indépendant. Plusieurs universités américaines prestigieuses ont également choisi le label FLA pour leurs produits dérivés.

Adidas Salomon, Puma, Reeb, Nike, Liz Claiborne, Phillips Van Heusen (propriétaire de Calvin Klein), les grands magasins Nordstrom..., tous se flattent, aujourd'hui, d'être socialement responsables, faisant respecter un code de conduite chez leurs sous-traitants du monde entier. Une institution de Washington, la Fair Labor Association (association du travail juste), peut attester du sérieux de leur engagement. La FLA labellise, désormais, douze multinationales, des universités et des ONG soucieuses de garantir des droits aux salariés de l'économie globale, de la Chine au Mexique, du Bangladesh au Vietnam.

Grandes entreprises et réseau d'universités

La Fla est née au milieu des années 1990 dans l'entourage de Clinton. « Il y avait, à cette époque, beaucoup d'idéalistes à la Maison-Blanche, explique Anne Lally, coordinatrice du programme. Ils pensaient pouvoir imposer leurs vues aux usines du tiers-monde. » Après des débuts décevants, la FLA, aujourd'hui indépendante de la présidence, fédère une poignée de grandes entreprises et un réseau de 191 universités américaines.

Ces universités, parmi lesquelles les fameuses Berkeley, Cornell, Princeton, le MIT, Harvard, ne produisent ni vêtements ni d'autres accessoires. Mais leur nom est prêté sous licence à des fabricants de tee-shirts, sweat-shirts..., et les universités peuvent imposer à ces partenaires le suivi des règles de la FLA, inspirées, en grande partie, de celles de l'Organisation internationale du travail (OIT). Mille sept cents fournisseurs s'ajoutent, ainsi, aux sous-traitants de Nike, Puma, Reeb...

Un programme sur trois ans

La quinzaine de permanents de FLA, présidée par Auret Van Heerden, un Sud-Africain, ancien de l'OIT, définissent, avec les entreprises, un programme sur trois ans pour changer la culture des sites : contrôle indépendant des conditions ; respect d'un salaire minimal et d'un temps de travail maximal, formation de l'encadrement et information des salariés.

Nike, Puma, Reeb et les autres se soumettent volontairement à ce nouveau code de conduite. Rien ne les y oblige, mais leur image en dépend en partie. Les permanents de l'association organisent des contrôles surprises tous les ans dans 5 % des usines en Chine, au Mexique, en Amérique centrale, « les pays à risques, dit Anne Lally, là où nous savons que la liberté d'association est mal respectée ». Des audits réguliers sont réalisés sur les banques de données des sociétés. Et les résultats des enquêtes de la FLA sont publiés chaque année. Les consommateurs peuvent, ainsi, en savoir plus sur leur marque préférée.