Le coaching serait-il entré dans les moeurs de l'entreprise ? Selon Syntec conseil en évolution professionnelle, cela ne fait aucun doute. Pour l'affirmer : les résultats d'une enquête menée par ses soins, en février dernier, auprès de 265 RRH et DRH comptant parmi les clients de ses 23 cabinets adhérents, et présentée le 15 juin.

Ainsi, les entreprises n'ayant encore jamais fait appel aux services d'un coach se comptent sur les doigts d'une main. Elles ne sont, en effet, que 8 %, quand 6 % en font une consommation courante et 57 % l'utilisent de manière occasionnelle ; 29 % l'annoncent, par ailleurs, comme une pratique en progression. « Le marché du coaching est arrivé à maturité, confirme Sylvie de Frémicourt, responsable de la commission coaching du Syntec conseil en évolution professionnelle. Nous constatons, ainsi, que les entreprises utilisatrices l'appréhendent comme un véritable support pour faire face à des changements intervenant, désormais, dans des contextes de plus en plus tendus. » Pas étonnant, donc, que, pour 39 % des DRH, le coaching représente une méthode pour « le renforcement des capacités managériales dans des situations à fort enjeu ». Plus classique : 30 % de l'échantillon le considèrent comme « un outil efficace pour le développement personnel ».

Qu'en est-il des situations qui nécessitent le recours à un coaching ? Pour plus de 8 DRH sur 10 - principaux prescripteurs dans l'entreprise -, cette discipline peut être recommandée pour améliorer le leadership et le style de management du coaché, mais aussi pour améliorer le fonctionnement d'une équipe, selon 67 % des DRH. Quant aux circonstances, il est question, en premier lieu, de la prise de poste (voir tableau ci-dessus).

Quoi qu'il en soit, la grande majorité de l'échantillon (72 %) convient que le coaching est un investissement financier de long terme, bénéfique tant à l'individu qu'à l'entreprise. Entreprise déboursant, pour 59 % d'entre elles, 9 150 euros par coaché.

Reste à faire le bon choix. Pour cela, les personnes interrogées disent sélectionner un coach sur ses références professionnelles (61 %), sur sa qualité de contact (58 %) et sur certaines compétences techniques comme les relations interpersonnelles, le management et la psychologie.

Il n'empêche que les attentes à l'égard des coachs dépassent, pour partie, certaines de leurs prérogatives, comme le souligne Sylvie de Frémicourt. « Les personnes interviewées attendent, en premier lieu, de l'écoute, puis de la compréhension de l'entreprise, de l'empathie ou encore la capacité à faire réfléchir. Mais, certains réclament aussi du coach qu'il «influence», qu'il «conseille», voire qu'il «persuade». Autant de rôles qui ne sont pas ceux d'un coach. Il semble que nous ayons à poursuivre nos efforts d'information et d'éducation sur la finalité de cette discipline. »

Cela vaut mieux, surtout lorsque l'on observe les dérives associées à ce secteur, terrain propice aux pratiques sectaires ou encore aux aberrations marketing. Ne parle-t-on pas, en effet, de coaching vestimentaire, de coaching diététique ou encore de coaching retraite ?

En pourcentage de répondants

Prise de poste 18

Amélioration du leadership, du style de management, élargissement des responsabilités 15

Changement de poste 14

Accompagnement sur un enjeu fort 12

Développement de carrière 9

Accompagnement dans les changements de l'entreprise (fusion-acquisition, réorganisation...) 8

Amélioration de son fonctionnement avec son équipe 5

Développement dans son poste 4

Gestion de conflit 4

Gestion du stress 3

Préparation à l'expatriation ou au retour d'expatriation 2

Amélioration de sa communication 1

Optimisation de l'organisation du service 1

Management de projet 1

Autres 3

Source : Syntec conseil en évolution professionnelle - juin 2004.