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La solidarité transnationale est le principal défi des CEE

SANS | ENTRETIEN AVEC | publié le : 15.06.2004 |

E & C : Quels sont les facteurs qui laissent présager un changement prochain des CEE ?

P. K. : Nous sommes toujours dans un processus fort d'apprentissage en ce qui concerne ces instances européennes. Néanmoins, de nombreux CEE existent depuis maintenant près de huit ans. Leurs membres y ont accumulé des expériences. Et puis, avec les années, une nouvelle génération va également prendre le relais.

Par ailleurs, nous observons que les moyens mis à la disposition des membres, en termes de formation, sont de plus en plus importants. Le niveau des formations s'élève et les stages s'intensifient.

Ces différents facteurs réunis vont produire, selon moi, de nouvelles générations de CEE, dans lesquels vont siéger des représentants plus réalistes, dont les demandes seront, dès lors, plus faciles à concrétiser.

E & C : Les CEE sont-ils devenus un organe de négociation ?

P. K. : Oui, dans le sens où ils sont un bon support pour les négociations qui se jouent en local. En ce qui concerne le comité proprement dit, de nombreuses négociations se mènent autour de thèmes liés au fonctionnement de la structure, c'est-à-dire pour son activité proprement dite.

Les choses évoluent. Pour preuve, quelques CEE sont parvenus à négocier des conventions-cadres européennes.

E & C : Quels sont les freins qui limitent les compétences et les pouvoirs des comités d'entreprise ?

P. K. : La communication interne et la coopération se révèlent difficiles. Il y a les barrières linguistiques et culturelles, mais aussi la diversité des approches syndicales. Dans certains pays, les syndicats se placent davantage dans la coopération, dans d'autres, c'est la confrontation qui prévaut. Il n'y a donc pas une même philosophie de dialogue social. Ensuite, au sein d'un même CEE, côté management ou côté syndical, tous n'ont pas la même vision de ce que peut être la valeur ajoutée d'une telle instance. D'où un certain immobilisme.

E & C : Quels sont les défis, aujourd'hui, des CEE ?

P. K. : Le principal : celui de la solidarité transnationale. Autrement dit, la question, pour les représentants des salariés qui ont accès à l'information stratégique de l'entreprise, est de savoir s'ils vont la partager avec les autres pays ou s'ils vont la garder pour eux et l'utiliser pour les salariés de leur propre pays et leur propre stratégie syndicale.