Sélectionnée par le Medef pour ses "130 initiatives pour l'emploi des travailleurs handicapés", Sin & Stes s'illustre par une politique volontariste. Cette entreprise de propreté compte 262 salariés "Cotorep" sur 8 500, représentant 5 500 équivalents temps plein, soit un taux de 6,7 %. « En fait, 90 % de nos établissements respectent l'obligation légale », déclare Stéphane Deguittre, recruté en 2001 en tant que responsable emploi-insertion des travailleurs handicapés.

Après une phase de diagnostic en 2000, Sin & Stes a signé une première convention avec l'Agefiph. Quinze opérations ponctuelles ont permis de faire découvrir les métiers de la propreté à des personnes handicapées présentées par Cap Emploi. Des rencontres avec des responsables locaux de l'Agefiph et de Cap Emploi ont sensibilisé les chefs d'agence, les chefs de secteur, les conducteurs de travaux et les responsables de site, susceptibles de recruter. Un guide de l'emploi des travailleurs handicapés a été élaboré avec l'aide du cabinet Bernard Brunhes, « pour faire partager aux responsables de terrain la volonté politique de la direction et assurer une démarche compétences ».

En deux ans, 115 personnes handicapées ont été embauchées. « Le plus souvent, des anciens du bâtiment devenus inaptes au port de charges », précise Stéphane Deguittre. Les recrutements ont été réalisés pour les chantiers, y compris sur des postes de chef d'équipe ou de secteur, et dans les bureaux.

Le DRH, François Moulinier, souligne la volonté de Sin & Stes « d'intégrer durablement l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés dans la politique d'emploi de l'entreprise ». Cet engagement s'est traduit, en janvier dernier, par une deuxième convention avec l'Agefiph sur la période janvier 2004-décembre 2005. Avec un objectif qui n'avait pas été atteint jusque-là : le maintien dans l'emploi des salariés vieillissants, des collaborateurs partiellement inaptes ou de ceux dont le handicap s'aggrave.

« Il faut convaincre nos agences que l'inaptitude ne doit pas se traduire par un licenciement. C'est un changement de culture », confie Stéphane Deguittre. Aménagement du poste, changement d'affectation, formation, tout peut être envisagé. Exemple : pour un salarié qui ne pouvait plus marcher, la société a créé un poste de contrôleur qualité itinérant avec un véhicule aménagé, financé à 50 % par l'Agefiph et à 50 % par l'entreprise.

Sin & Stes souhaiterait que ses concurrents adoptent la même attitude. Une convention pour 2004-2006 a été signée entre l'Agefiph et la Fédération des entreprises de propreté et services associés, laquelle dispose d'un Fonds d'action pour la réinsertion et l'emploi (Fare) et d'une mission handicap.