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Un Mecc ano virtuel

SANS | publié le : 08.06.2004 |

Pour lutter contre la pénurie de mécaniciens, des partenaires ont créé un outil de formation à distance et tentent de constituer un groupement.

« L'industrie française manque de mécaniciens, constate Jean-Pierre Lechten, chef de projet Mécad, enseignant-chercheur à l'IUT d'Aix-en-Provence (Aix-Marseille-2). Il est donc nécessaire de rendre les formations à la mécanique plus attractives et plus souples. » C'est le but de Mécad, un campus numérique développé par une équipe de partenaires qui y travaillent depuis deux ans. Des établissements d'enseignement et de formation : le Cnam, le Cned, l'IUT d'Aix-en-Provence, Aix-Marseille-2, des lycées, l'Afpa, mais aussi des industriels : Giat Industries, le Cétim, l'UIMM. Chacun de ces partenaires contribue au projet en apports financiers, d'industrie et de compétences.

Trois modules disponibles

Pour l'heure, trois modules sont disponibles, de niveau premier cycle-DUT : "dessin pour la fabrication et la construction mécanique" (module d'initiation au dessin industriel) ; "spécifications géométriques et dimensionnelles de pièces mécaniques" ; et "usinage-bases de la coupe". « A l'avenir, les modules de formation couvriront les niveaux CAP à bac + 3 », explique Chantal Sartorio, directrice du département industrie de l'Afpa. Il est, actuellement, envisagé de réaliser 4 à 5 produits par an, soit un catalogue de 28 à 35 produits en huit ans.

Les modules Mécad sont réalisés grâce à un outil d'aide aux auteurs baptisé @mauta, développé à l'Ecole des compétences industrielles et des technologies (Ecit), organisme de formation de Giat Industries, l'un des partenaires de Mécad.

Autoévaluation

Chaque module est l'équivalent d'une formation de 20 heures, avec des animations interactives, et est divisé en chapitres et sous-chapitres ; la plus petite entité pédagogique étant la "notion". Des exercices permettent à l'apprenant de s'autoévaluer ; dans certains cas, il doit répondre correctement pour passer au point suivant. Un module comporte plusieurs niveaux de lecture : B pour basique, A pour approfondissement, C pour complément.

Proposé, dès l'origine, aussi bien en français qu'en anglais, il est exploitable sur tous supports : papier, CD, en ligne XML HTML, plate-forme de formation à distance. « La durée de vie d'un module est de trois à cinq ans ; au-delà, une mise à jour est nécessaire », explique Alain Cazes, directeur du Centre d'études et d'applications des nouvelles technologies éducatives (Ceante) du Cnam.

Les modules Mécad seront hébergés sur la plate-forme Plei@ad, conçue, il y a six ans, au Cnam Pays de la Loire, grâce à un financement régional. Cette plate-forme interrégionale accueille toutes les ressources pédagogiques du Cnam utilisées pour la formation à distance, en France et à l'étranger. Elle est également utilisée par une quarantaine d'organismes de formation (dont le projet Avicenne, développé par l'Unesco, qui réunit quinze universités du Bassin méditerranéen, voir p. 30). L'enseignant peut y intégrer son cours, y ajouter ses propres ressources, et travailler avec Plei@ad n'importe où, à partir d'une connexion Internet ordinaire.

Suivi particulier

Autour des cours proprement dits, des services sont proposés tels que forums, groupes de discussion, studios de cours, tutorat. L'enseignant peut constituer des groupes de travail en fonction du niveau des apprenants, ou même suivre un élève en particulier, en mettant des documents spécifiques à sa disposition.

Les produits Mécad sont diffusés aux utilisateurs par les organismes ayant participé à leur élaboration. Mais, à terme, les modules pourront être commercialisés au profit d'autres organismes de formation par l'intermédiaire d'un futur groupement Mécad. Mécad recherche, aujourd'hui, de nouveaux utilisateurs-partenaires, afin d'élargir son champ d'intervention.

Libres de droits

Les produits sont, en effet, libres de droits pour les partenaires ayant participé à leur élaboration, en contrepartie de leurs apports financiers et humains. « Par la suite, les produits seront soumis à une redevance calculée en fonction de l'investissement initial de l'utilisateur, et de son statut de membre ou non-membre de Mécad. Plus l'utilisateur est impliqué dans la structure Mécad, et moins la redevance est élevée », explique Jean-Jacques Payan, président du comité de pilotage de Mécad, ancien directeur de la recherche chez Renault.

La création d'un groupement permettrait, ainsi, de centraliser et de suivre la signature des contrats avec les auteurs et les fournisseurs (médiatiseurs), la gestion des moyens financiers et humains, et la commercialisation des produits.