De la qualité de la taille d'un cep de vigne dépend la qualité du raisin pour les vendanges des soixante années suivantes (durée d'exploitation d'un cep). Problèmes : le calendrier des exercices pratiques de taille est restreint (entre décembre et mars) ; leurs résultats ne sont disponibles qu'à moyenne ou longue échéance ; une mauvaise taille peut entraîner la destruction du cep.

Afin de libérer le formateur et l'apprenant de toutes ces contraintes, le Fafsea, organisme collecteur de fonds de formation pour l'agriculture, et l'Etablissement national d'enseignement supérieur agronomique de Dijon (Enesad) ont créé un simulateur de taille de vigne. Baptisé SimulCep 3D*, il est disponible depuis avril dernier.

Sur une représentation du cep en trois dimensions à l'écran, l'apprenant formule un diagnostic, engage des actions de taille, et constate leur résultat, à long terme. Sont à prendre en compte : la région de production, le cépage, son âge, sa vigueur et son état sanitaire, les événements climatiques subis, et le type de taille.

Le coût du projet (600 000 euros) a été supporté par le Fafsea et le Fonds social européen. Sa réalisation a pris deux ans, durant lesquels ses concepteurs ont collecté, auprès de responsables techniques d'exploitations viticoles, de chefs de culture et de formateurs à la taille, les informations qui ont servi à alimenter le simulateur.

Pourquoi la taille de vignes ? Parce que « la viticulture emploie le plus grand nombre de salariés et crée le plus de valeur », et que la taille, qui ne peut se mécaniser, est devenue un enjeu « pour contrer la montée en puissance des autres pays producteurs », explique Francis Perreaudin, consultant à la direction recherche et développement du Fafsea et porteur du projet.

Autres raisons : « Le e-learning est adapté à des populations qui ont pu rencontrer l'échec scolaire. Il recentre la formation sur l'apprenant, qui en devient l'acteur. A l'inverse de l'apprentissage, qui suppose une rupture entre les moments théoriques et pratiques, la formation sur SimulCep se fait en situation. D'où une plus grande envie d'apprendre, et une meilleure visibilité sur les résultats de la formation pour des employeurs, du coup, plus enclins à la financer. »