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LES ENTREPRISES REPRENNENT L'INITIATIVE

SANS | publié le : 08.06.2004 |

Après des périodes d'euphorie, puis de désillusion, où en est la e-formation aujourd'hui ? Du côté des entreprises, les projets semblent repartir. Mais leur déploiement serait facilité par un réel élan au niveau des politiques nationales et une modification des réflexes culturels.

« Les en- treprises ont l'initiative, même si elles marquent une pause avant le déploiement, assure Patrick Chevalier, consultant du cabinet Aska. De nombreuses actions "opportunes", de 10 à 20 heures de formation, ont été menées, portant sur des contenus et des publics ciblés - nouveau logiciel, nouveau produit -, pour lesquelles le rapport coût/efficacité du e-learning s'impose : rapidité de déploiement, optimisation des durées, du salaire des stagiaires et des frais de déplacement. »

Claude Desmont, animateur du Club Défi, du cabinet CAA, qui vient de réaliser une enquête sur le e-learning dans 24 entreprises, le confirme : « Les entreprises aux activités grand public, mobilisant des forces de vente importantes, sont celles qui ont développé le plus de programmes de e-formation et qui comptent aussi le plus de projets actifs, tandis que les entreprises industrielles, orientées B to B, se montrent encore peu sensibilisées au e-learning. Beaucoup d'entre elles sont dans une sorte d'interrogation active et le nombre d'initiatives pourrait augmenter assez rapidement. »

Motifs d'optimisme

rédéric Watine, responsable de l'offre formation pour la zone France/Benelux (Gallia) d'Accenture, trouve également des motifs d'optimisme : « L'avenir du e-learning passe, notamment, par l'intégration des plates-formes de gestion-distribution dans les ERP. Aucun de nos clients n'a acheté de plate-forme : ils la louent. »

Même optimisme chez Pascal Debordes, consultant Cegos : « La tendance est meilleure. Le premier semestre 2004 compte déjà plus de projets que pour l'ensemble de 2003. Les entreprises sont plus aguerries et moins à convaincre, notamment sur les formules mixtes. Les appels d'offres traduisent des demandes moins complexes, dans une logique d'outils "jetables". La vidéo se généralise, son coût ayant baissé. Par ailleurs, la création du nouveau droit individuel à la formation est porteuse de beaucoup de potentiel pour la e-formation. »

La contrainte de l'écran

Si l'outil e-formation semble regagner du terrain dans les projets d'entreprise, qu'en est-il de la culture "e" ? « Devoir rester devant son écran pour apprendre, surtout lorsqu'on y passe déjà une bonne partie de ses journées, voilà le principal reproche adressé au e-learning et l'une des causes majeures de son échec », affirme Claude Desmont. Surtout, analyse Patrick Chevalier, « rares sont encore les pratiques d'intégration des TIC au sein des systèmes de formation reposant sur leur usage intensif. C'est là le véritable intérêt et le fondement d'un marché du e-learning, en raison des économies d'échelle, de l'amélioration des compétences des acheteurs et des fournisseurs et de la compétitivité accrue au plan international. Mais, les entreprises françaises qui passent ce cap sont peu nombreuses en regard des centaines de membres de l'association des Universités d'entreprises américaines ».

Retard français ? « La France n'est pas encore une société de l'information. » C'est, du moins, ce qu'annonce une récente étude : "E-readiness rankings", réalisée par The Economist et IBM, parmi les 60 pays les mieux préparés à la société de l'information (1). La France se situerait au 18e rang du classement, gagnant, malgré tout, une place.

L'Europe du Nord en tête

Cette étude, publiée depuis 2000, montre l'avance des pays du Nord de l'Europe : Danemark, puis Grande-Bretagne, Suède, Norvège et Finlande. L'évaluation se fonde sur une centaine de critères quantitatifs et qualitatifs définis pour décrire l'infrastructure technologique du pays, l'état général du commerce, l'état d'avancement de l'adoption du commerce par Internet, les conditions socioculturelles qui influent sur les usages du web, la disponibilité des services de soutien au e-business...

Réseau complet

L'étude fait valoir que le taux de raccordement à l'Internet par haut débit seul ne suffit pas à préparer un pays à la société de l'information. La Corée, la Belgique, Taiwan et le Japon, par exemple, s'appuient sur une bonne couverture haut débit, mais ne figurent pas parmi les dix premiers du classement. En revanche, les pays qui disposent d'un réseau complet, haut débit compris, se situent en tête, comme le Danemark et la Suède.

Un puissant développement du e-learning dans les entreprises françaises est-il compatible avec une frilosité nationale ?

(1) The 2004 e-readiness rankings : < www-5.ibm. com/services/uk/e_strategy/eiu_ereadiness. html ?ca = igsnews & me = W & met = ukhp_news >

L'essentiel

1 Après une année 2003 particulièrement morose, les entreprises semblent se pencher à nouveau sur les projets de e-formation.

2 La création du Droit individuel à la formation (DIF) rend optimistes nombre de prestataires de e-learning.

3 La France reste, néanmoins, largement en retard sur les pays du Nord de l'Europe en matière de recours à ce type de pratique pédagogique.

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