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L'e-transformation des acteurs est un enjeu majeur

SANS | publié le : 08.06.2004 |

E & C : Selon vous, qu'est-ce qui freine le e-learning ?

P. C. : Le fait de ne pas comprendre que l'action de formation n'est plus l'échelle pertinente d'intervention. Mais que c'est la e-transformation des organismes de formation, des universités et des entreprises qui devient l'enjeu de la généralisation des TIC. Les acheteurs publics ont, durant les quinze dernières années, financé des centaines de projets innovants consistant à numériser des contenus et à mettre au point des méthodes et des dispositifs pédagogiques. On retrouve cette préoccupation dans le choix de l'Afnor et du Fffod de promouvoir les "bonnes pratiques Foad".

En revanche, l'évolution des systèmes et des processus vers une amélioration de la transparence des résultats, la mise en oeuvre d'améliorations de productivité et d'efficacité de la formation sont placées au second plan. Pourtant, le management de la formation, la gestion des moyens, les services aux usagers, comme le e-portfolio, qui ne concernent pas les modalités pédagogiques, sont d'excellents exemples de mobilisation des TIC en vue d'améliorer la qualité de la formation. Leur productivité vient de cette approche système : personnalisation des services ; réutilisation d'informations (sur les apprenants, leurs résultats, les ressources) dans des dispositifs hétérogènes ; services liant un apprentissage ponctuel avec un projet individuel et collectif...

E & C : Quelle action publique pourrait être utile aux entreprises ?

P. C. : Le fait que l'Etat et les régions intègrent le e-learning dans leur politique d'achat ; imposent les standards internationaux ; et utilisent les TIC pour mettre en place les outils de gestion qualité et de pilotage indépendants des fournisseurs : portails régionaux, portails de services aux utilisateurs...

En revanche, il est négatif d'imposer aux opérateurs un système national fédérateur et par trop "propriétaire". Les Points d'accès à la téléformation (PAT), gérés par des consortia d'organismes figurant dans une liste préétablie, ou le portail régional prêt-à-porter reposant sur une solution technique choisie au niveau national, sont trop contraignants pour être viables.

Cette politique devrait reposer sur des outils puissants de pilotage de la commande publique, de services aux usagers et d'animation des professionnels. Les entreprises bénéficieraient, alors, de cet environnement favorable, notamment par la créa tion d'un véritable marché et l'amélioration de la qualité des prestataires.

* Il est, par ailleurs, professeur en sciences de l'éducation à l'université Lille-1.

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