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« Le DRH doit repenser son approche du corps social »

SANS | publié le : 08.06.2004 |

E & C : Guillaume Tell Tendances, le pôle études de l'agence-conseil en marketing social Guillaume Tell, a présenté, ce 8 juin, les résultats d'une étude qualitative, menée auprès de 400 managers, intitulée "Trentenaires, quadras, quinquas, quel management face au futur choc démographique". Quels en sont les principaux enseignements ?

P.-M. C. : Les résultats montrent que les managers, quel que soit leur âge, ont certains points communs : celui, en particulier, de partager la même frustration. Tous, en effet, regrettent le management par la pression et la course à la performance imposée par leur hiérarchie.

70 % d'entre eux avouent, ainsi, que la pression quantitative prend le pas sur l'aspect relationnel dans leur management. D'où leur revendication commune pour une gestion plus humaine. Pour autant, la perception de leur travail et leurs attentes diffèrent selon qu'ils sont trentenaires, qua- dras ou quinquas. Les premiers attendent de leur hiérarchie qu'elle les sollicite sur leur créativité et les fasse progresser. A défaut, ils saisiront la première occasion pour aller voir ailleurs. Quant aux quadras, ils sont en pleine crise identitaire. Ils se sentent délaissés au profit des plus jeunes et dénoncent leur manque de moyens pour mener à bien leur rôle de manager. Enfin, les quinquas ne se sentent valorisés ni dans leur emploi ni dans leur expérience, même s'ils sont les plus attachés à leur entreprise.

E & C : Quelles leçons tirez-vous de ces résultats pour la gestion des ressources humaines des entreprises ?

P.-M. C. : Il est, désormais, très clair que les DRH ne peuvent plus, face à un corps social si multiple, conserver une vision fragmentée de ce dernier, en considérant de façon séparée les jeunes diplômés, les hauts potentiels, les seniors... Ils doivent, d'une part, se saisir d'une vision transversale des générations et, d'autre part, prendre mieux conscience des interactions qui se jouent entre elles. A l'aube du papy-boom, il est urgent qu'ils favorisent le développement de la performance managériale culturelle et comportementale.