logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Le c hoix d'une formation mixte

SANS | publié le : 08.06.2004 |

La région Alsace forme ses agents et ses élus à la bureautique et aux langues par le e-learning. Elle a choisi un système mixte, alliant présentiel et cours à distance.

Depuis septembre 2003, les 350 agents et les 47 élus du conseil régional d'Alsace ont fait connaissance avec le e-learning. D'abord la bureautique, puis, depuis février dernier, l'anglais et l'allemand, en attendant un module sur le management et d'autres sur des formations métiers (gestion financière).

Selon Eliane Ingildsen, responsable formation, l'idée du e-learning est apparue en septembre 2002 comme une réponse à un problème récurrent de manque d'espace pour des cours en présentiel. Autre avantage : moins d'heures de cours et plus de travail individuel signifient des économies. « L'amortissement se fait au fil des ans, car, la première année, il faut financer les licences d'exploitation et les locaux », pondère Eliane Ingildsen. Pris en charge par la région, le coût du projet s'élève à 150 000 euros.

Le conseil régional s'est doté d'un espace e-learning dédié, qui accueille le tuteur et ses apprenants. « Dès le départ, nous avons fait le choix d'une formation mixte, alliant présentiel et à distance, afin de ne pas décourager les gens », explique Philippe Houillère, directeur informatique, à l'initiative du projet.

Réunion avec le tuteur

Les apprenants se réunissent (une demi-journée tous les quinze jours en langue) avec le tuteur, afin de mettre en application ce qu'ils ont appris entre deux réunions. Ils ont, également, la possibilité de le questionner par mail.

Les besoins de formation des agents sont évalués au cours des entretiens annuels et par le tuteur. Un agent peut, cependant, se former en dehors du plan de formation. « Nous essayons d'être souples, même si nous ne voulons pas encourager une logique consumériste », explique Philippe Houillère. La formation se fait sur le temps de travail ; cependant, rien n'empêche l'agent de travailler chez lui.

Tests de progression

Actuellement, 35 personnes se forment aux langues, dont la moitié en allemand, et 70 en bureautique. Des tests permettent de mesurer la progression des apprenants. Selon Philippe Houillère, le taux de réussite aux tests de bureautique a grimpé, en six mois, de 17 % à 63 %.

Pour réaliser ces deux formations, le conseil régional a eu essentiellement recours à des prestataires extérieurs. La solution (contenu et plate-forme) Progression de iProgress a été retenue pour la bureautique. En revanche, le tuteur est un salarié de la direction informatique du conseil régional. Le e-learning en langue est, lui, entièrement sous-traité : Nova Langues, école de langues sise à Strasbourg, pour le contenu et le tutorat ; Commest, pour la plate-forme, nommée Léo.

Pour Philippe Houillère, cette multiplication des prestataires est rendue obligatoire par « le manque de standardisation » qui règne dans le e-learning. Et de déplorer « la mauvaise volonté des éditeurs à ouvrir leur plate-forme à d'autres contenus que le leur ».

Etude de l'offre

Mais, ne désarmant pas, le responsable formation veut toujours privilégier le contenu par rapport à l'outil technique dans sa politique d'achat, notamment pour son prochain projet de e-learning en management. Il étudie, actuellement, l'offre existante. Le contenu des modules de formations métiers, notamment la gestion financière, également à l'étude, devrait être produit en interne, faute d'exister sur le marché. Philippe Houillère en est, pour le moment, au stade du découpage pédagogique. Il s'appuie sur un document des services financiers décrivant l'activité de gestion financière. Dans un second temps, les "meilleurs gestionnaires financiers" du conseil valideront son script. Pour la partie technique, il s'appuie sur la solution d'édition de e-learning d'Inovae.

Ecole supérieure de gestion : un réglage difficile

Depuis 2002, l'Ecole supérieure de gestion (ESG) utilise des modules e-learning de Thomson NetG pour former ses 4 000 étudiants à la bureautique. « La première année, les professeurs abordaient l'ensemble du programme en cours, et les élèves pouvaient s'entraîner en ligne. Ce fut un flop », résume Armand Derhy, directeur des études de l'ESG.

En 2003, 80 % de l'enseignement était dispensé en présentiel et 20 % par les modules on line. Ce fut un échec à nouveau, car les professeurs expliquaient les 20 % restants, les élèves avaient peu d'intérêt à utiliser l'Internet. Les enseignants considéraient d'autant plus la partie on line comme un concurrent que la réduction des coûts de personnel avait été une des raisons annoncées par l'école pour se lancer dans le e-learning.

Il semble que la bonne équation a été trouvée pour cette année scolaire : 60 % des cours en classe, et le reste uniquement en ligne. Les élèves peuvent même faire le choix d'un 100 % d'enseignement on line. L'augmentation des effectifs étudiants et la prise de conscience par les professeurs de la baisse du nombre de copies à corriger semblent faciliter les choses.

En parallèle, l'ESG est devenue centre d'examen pour le Passeport de compétences informatiques européen (PCIE). « Et tous les étudiants doivent le passer, indique Armand Derhy. C'était l'incitation forte qu'il manquait. »

Grâce au e-learning, le taux de réussite pour les trois premiers modules, sur les sept, au total, que compte le PCIE, est de l'ordre de 80 %.