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Deutsche Telekom supprime les stock-options

SANS | publié le : 08.06.2004 |

Au coeur du débat sur les salaires des patrons allemands, les stock-options sont tombées en disgrâce en Allemagne.

La nouvelle a fait sensation en Allemagne. Alors qu'une polémique sur les salaires, jugés exorbitants, de certains patrons faisait rage, l'opérateur Deutsche Telekom (DT) a annoncé, fin mars, la suppression de son programme de stock-options. Ces instruments de rémunération, utilisés par plus de 80 % des entreprises allemandes cotées à la Bourse de Francfort (composant l'indice Dax 30), font, en effet, l'objet de vives critiques outre-Rhin. Leurs détracteurs estiment qu'ils conduisent à privilégier une vision de court terme et que les conditions de la levée des options sont trop souples. Il s'agit « d'instruments pour piller l'entreprise », selon le professeur d'économie hambourgeois Michael Adams.

Nouvelle réglementation

Ces programmes sont aussi tombés en disgrâce pour des raisons comptables. Les entreprises allemandes seront obligées, dès 2005, en vertu d'une nouvelle réglementation européenne, de faire apparaître le montant des stock-options dans leurs comptes de résultat. « Il ne s'agira plus d'une opération neutre », explique Jürgen Kurz, porte-parole de l'association de défense des actionnaires privés (DSW). En outre, ces dispositifs ont souvent failli, avec la chute des valeurs, de Deutsche Telekom notamment.

« Personne n'a profité de ces programmes chez nous », reconnaît, ainsi, Ulrich Lissek, porte-parole de l'opérateur téléphonique basé à Bonn. Fin mars, DT a annoncé un nouveau modèle de rémunération pour ses dirigeants, avec pour objectif de rendre les salaires plus transparents.

L'opérateur a, ainsi, publié, pour la première fois de son histoire, les rémunérations de son directoire. Contrairement à leurs homologues américains, les patrons allemands ne sont pas obligés de dévoiler leurs salaires. Jusqu'à présent, seules 10 entrepri- ses cotées au Dax 30 ont joué la transparence, dont la Deutsche Bank.

Rémunération axée sur le rendement

« Notre nouveau modèle de rémunération est très axé sur le rendement, bien qu'il ne contienne plus de stock-options », a déclaré Kai-Uwe Ricke, président du directoire de Deutsche Telekom. Dès 2004, le directoire et les 1 500 principaux cadres dirigeants recevront un salaire en trois parties : un fixe (qui représentera environ 40 % du total), un bonus annuel (environ 40 %) et, enfin, un mid-term-bonus (pour les 20 % restants), qui sera lié à la réalisation d'objectifs à moyen terme. Le bonus annuel ne pourra plus excéder 120 % du fixe, contre 150 % jusqu'ici.

Dernière mesure : les membres du directoire renonceront à un mois de salaire en 2004, en signe de "solidarité" avec les 120 000 salariés du groupe, qui ont accepté, dans le cadre d'un "pacte pour l'emploi", conclu le 23 mars dernier, de réduire leur temps de travail hebdomadaire de 38 à 34 heures, payées 35,5 heures.