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Le CJD préconise une GRH plus individualisée

SANS | publié le : 01.06.2004 |

Dans un rapport consacré à la mutation des temps sociaux, le Centre des jeunes dirigeants propose des pistes pour répondre au désir des salariés d'une relation au travail plus souple.

Interrogés par le CJD, 90 % des dirigeants affirment que leurs salariés cherchent plus qu'avant à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle. Pour l'organisation patronale, ce phénomène, loin de démontrer une quelconque « perte de la valeur travail », relève d'une dislocation des rythmes collectifs.

A la limite du droit

Sous l'effet de la RTT, des nouvelles technologies, de la mondialisation, ou encore du travail des femmes, souligne Sylvain Breuzard, président du CJD, « on observe un enchevêtrement des temps - de travail, de transport, de formation, de loisir... -, tant sur le plan quotidien qu'à l'échelle de la vie ». « Le problème, soulève-t-il, est que les normes salariales et sociales restent largement fondées sur la norme du CDI à plein temps. C'est pourquoi, notamment dans les PME, pour satisfaire la demande d'un jeune père de prendre, six ans plus tard, un congé sabbatique d'un an rémunéré, ou celle d'une salariée désirant bénéficier de ses vendredis après-midi sans perte de salaire, nous sommes souvent obligés d'être à la limite du droit du travail. »

Dans un rapport rédigé par sa commission de prospective sur "l'évolution des temps sociaux", le CJD apporte des pistes pour concilier le besoin de flexibilité des entreprises et le désir de souplesse des salariés. Cela passera, notamment, par une GRH qui individualise la relation, mais aussi par un dialogue social territorial, permettant de revoir l'organisation des transports et des déplacements, et, plus largement, le fonctionnement des différents services publics et privés. Enfin, il s'agira, sur le plan législatif, d'ouvrir aux entreprises un droit à l'expérimentation en matière sociale, et d'instaurer un système de protection sociale qui tienne compte de la perméabilité des temps sociaux.

Ces pistes seront prochainement évoquées par l'organisation patronale lors d'un colloque, mais devraient aussi faire l'objet, conformément à l'habitude du CJD, d'expérimentations qui déboucheront, ensuite, sur des propositions plus précises.

Les DRH démunis face au défi

D'après le 6e baromètre Manpower de l'innovation en management, publié ce 1er juin, 54 % des DRH voient dans le relâchement du lien des salariés avec l'entreprise une tendance importante, se manifestant, notamment, par leur préoccupation croissante de privilégier leur vie privée par rapport au travail (notée par 90 % des répondants). Face à cette évolution, que 68 % jugent "plus redoutable" que la mobilité croissante du travail à l'échelon international, les DRH semblent toutefois démunis, 99 % s'en remettant à la formation et 89 % à une politique de rémunération motivante pour répondre à ce défi.