D'un côté, l'Agefos-PME/CGPME, qui a collecté, en 2003, sur les masses salariales 2002, environ 578 millions d'euros. De l'autre, les Opcareg/Medef, qui, eux, ont réuni environ 223 milliards d'euros de collecte en 2003. Au milieu, une question : y en a-t-il un de trop ? Les cinq confédérations syndicales de salariés (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO) le pensent et proposent aux deux organisations patronales une rencontre, ce 1er juin, pour discuter d'un rapprochement.

Cette demande intervient alors que les partenaires sociaux ont (ou vont) entamé leurs négociations sur la mise en place de la réforme de la formation professionnelle dans ces deux réseaux, dans le prolongement des accords nationaux interprofessionnels du 20 septembre 2003 et du 5 décembre 2003 et de la loi du 4 mai 2004. La CGPME et les confédérations ont débuté leurs travaux le 18 mai dernier. Le Medef, lui, doit engager sa négociation le 18 juin.

Les syndicats de salariés souhaitent cette fusion car ils estiment superflu et inefficace de mener deux négociations interprofessionnelles en parallèle, et qu'ils craignent des pratiques concurrentielles discutables, notamment via des politiques de surenchère dans les prises en charge.

Cette fusion est un sujet récurrent et extrêmement sensible politiquement, car ces deux outils de collecte sont également des outils de financement de la vie syndicale, surtout patronale ; 0,75 % de chaque collecte vont au financement du paritarisme, dont 50 % à chacun des syndicats patronaux. La CGPME perdrait beaucoup d'une fusion à 50/50. Le Medef, quant à lui, ne peut, politiquement, accepter d'être "inférieur" à la CGPME.