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Les seniors subissent plus de contraintes

SANS | publié le : 25.05.2004 |

La dégradation des conditions de travail concerne également les salariés âgés de plus de 50 ans, selon un rapport que vient de publier la Dares.

Les travailleurs âgés subissent, eux aussi, une dégradation de leurs conditions de travail. Tel est le constat de la Dares (direction en charge des études au sein du ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale), dans un rapport consacré aux "conditions de travail des seniors" qu'elle vient de rendre public. « En 1998, souligne-t-elle, le travail des salariés était aussi pénible physiquement que quinze ans plus tôt. Les rythmes de travail se sont intensifiés et la charge mentale au travail s'est alourdie. »

Plus d'autonomie

Certes, par rapport à leurs cadets, les seniors s'en sortent mieux. Ils disposent, ainsi, précise la Dares, de plus d'autonomie, tout en subissant moins de pénibilités physiques et mentales. Employés sur des postes moins pénibles, ils se déclarent, par exemple, moins exposés aux risques professionnels. L'expérience aidant, les seniors sont aussi davantage à l'abri des accidents de travail. En 1998, 6,3 % d'entre eux en ont été victimes, contre 8,5 % de l'ensemble des salariés, note la Dares, qui se fonde sur des enquêtes réalisées en 1984, 1991 et 1998.

Reste que cette frange de la population n'échappe pas à la dégradation générale des conditions de travail. Les salariés nés entre 1944 et 1948 déclaraient, en moyenne, 1,3 pénibilité (indicateur de pénibilité) en 1984 (ils avaient alors entre 36 et 40 ans) ; en 1998, ils ont entre 50 et 54 ans et signalent, en moyenne, 2,1 pénibilités. Seules les personnes nées entre 1934 et 1938 déclarent moins de risques en 1998. Explication de la Dares : « Ceux qui avaient les conditions de travail les plus pénibles sont partis en préretraite ou en invalidité, le nombre de salariés de cette génération a été divisé par deux entre 1984 et 1998. »

Parmi les contraintes évoquées dans les enquêtes, les seniors se plaignent, autant que leurs cadets, de "devoir toujours se dépêcher". « Depuis 1991, le sentiment de ne pas avoir "un temps suffisant pour effectuer correctement (leur) travail" s'est même accru plus fortement pour eux que pour les salariés plus jeunes », affirment Nicole Guignon et Ariane Pailhé, les auteurs du rapport.

Autre constat : si les marges d'initiative des salariés se sont élargies, ils gèrent aussi plus souvent eux-mêmes les incidents. Leur responsabilité est donc davantage engagée que par le passé. Résultat : ils redoutent les conséquences d'une erreur dans leur travail, et sont plus nombreux à signaler des tensions avec le public. Un sentiment partagé par l'ensemble des classes d'âge, mais que les seniors ressentent plus vivement que les plus jeunes.